L’ONU déclare la Décennie internationale des langues autochtones dès 2022, une décision saluée par les Inuit

Même si les Inuit constituent la majeure partie de la population du Nunavut, un territoire de l’Arctique canadien, ils sont de moins en moins nombreux à avoir comme langue maternelle la langue inuit. (Marc Godbout/Radio-Canada)
Alors que s’achève l’Année internationale des langues autochtones, l’Organisation des Nations unies (ONU) a choisi l’année 2022 pour donner le coup d’envoi à la Décennie internationale des langues autochtones; une décision saluée par le Conseil circumpolaire inuit­ (CCI).

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi la résolution allant en ce sens. L’objectif de cette décision est d’attirer à nouveau l’attention sur « le risque de disparition des langues autochtones et sur l’impérieuse nécessité de préserver, de revitaliser et de promouvoir ces langues, y compris comme vecteurs d’éducation ».

Dans sa résolution, l’ONU souligne l’urgence « de prendre sans délai de nouvelles mesures à cette fin aux niveaux national et international ». Elle appelle les États membres à financer adéquatement des mécanismes qui leur permettront de préserver les langues autochtones sur leur territoire.

« Les langues sont essentielles pour l’identité de nos peuples […] et pour leur coexistence pacifique », a affirmé la présidente de la branche du CCI dans la région Tchoukotka (Arctique russe), Liubov Taian, par voie de communiqué.

La vice-présidente de la branche canadienne du CCI, Lisa Koperqualuk, croit que cette décennie donnera plus de temps aux Inuit pour véritablement renforcer et revitaliser leur langue.

Même si elle affirme que l’année 2019 a mis en lumière les défis linguistiques auxquels se mesurent les Inuit, Lisa Koperqualuk affirme qu’elle n’a pas été suffisante pour parvenir à les surmonter.

« Notre objectif commun est de reconnaître aux niveaux national, régional et international l’importance de la diversité linguistique et du multilinguisme dans les systèmes éducatif, administratif et juridique », a indiqué Liubov Taian, en ajoutant que cette diversité linguistique était tout aussi fondamentale dans les médias, sur le web et dans les relations commerciales.

Enjeux linguistiques au Nunavut

Au Canada, la présidente de l’organisme inuit Nunavut Tunngavik Inc., Aluki Kotierk, a rappelé que le combat visant à réduire les inégalités linguistiques était loin d’être achevé.

Les Inuit représentent 85 % de la population du Nunavut, et près de 72 % d’entre eux ont l’inuktut, le terme employé pour désigner la langue inuit, comme langue maternelle, selon Statistique Canada. « [Le Nunavut] est le seul, parmi les provinces et territoires du Canada, dont la langue majoritaire n’est pas une langue reconnue officiellement à l’échelle fédérale », a-t-elle mentionné.

En plus de faire face au recul de graduel de l’inuktut au profit de l’anglais, le Nunavut est confronté à une importante pénurie d’enseignants bilingues dans ses écoles primaires et secondaires.

Au mois d’avril, le ministère territorial de l’Éducation dénombrait 140 enseignants offrant des cours en inuktut. Mais le gouvernement estimait qu’il manquait au moins 450 enseignants bilingues supplémentaires pour parvenir à mettre en place un système d’éducation bilingue.

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