Des étudiants québécois invités à une conférence internationale sur l’Arctique
Des étudiants québécois s’apprêtent à participer à la conférence Arctic Frontiers, en Norvège, qui réunit chaque année des experts des quatre coins de l’Arctique.
Joints par téléphone lors d’une brève escale à New York, à quelques heures de leur départ vers la Norvège, Kim Mathieu et Simon Robidas expliquent être tous les deux mordus des enjeux qui ont cours dans cette région polaire.
Les deux Québécois figurent parmi les 30 jeunes leaders internationaux sélectionnés cette année dans le cadre du programme Emerging Leaders, qui permet à des jeunes de moins de 35 ans de participer à la conférence internationale et à des activités de mentorat organisées en marge de l’événement.
Au total, sept Canadiens ont été retenus cette année, dont deux habitent dans un territoire de l’Arctique canadien.
La parole aux jeunes
« On va [participer] à des expériences culturelles locales, des groupes de discussion [et] du mentorat avec des experts qui vont nous guider dans nos projets respectifs », explique Kim Mathieu, une étudiante de l’Université d’Ottawa qui entreprend actuellement une maîtrise en géographie sociale.
Selon elle, plusieurs conférences internationales n’accordent pas un réel droit de parole aux jeunes, ce qui rend leur présence symbolique. « Alors que là, on va vraiment avoir l’occasion de parler [et] d’échanger nos idées », pense Kim Mathieu.
La jeune femme s’intéresse tout particulièrement à la relation entre l’environnement et la sécurité alimentaire des Autochtones de l’Arctique canadien. « On parle souvent des gros projets d’infrastructures de manière positive, mais on n’a pas beaucoup d’informations pour savoir si ce l’est vraiment », affirme-t-elle.
Elle cite l’exemple de la route qui relie désormais Inuvik et Tuktoyaktuk aux Territoires du Nord-Ouest. Même si les deux communautés profitent de la hausse fulgurante du nombre de touristes, la nouvelle route ne leur permet pas de recevoir les subventions du programme fédéral Nutrition Nord, censé réduire l’insécurité alimentaire persistante dans l’Arctique canadien.
« Je me pose beaucoup de questions par rapport à l’éthique du développement, donc j’ai hâte d’entendre parler les autres participants, surtout ceux qui sont autochtones », mentionne l’étudiante qui gagne sa vie comme guide naturaliste sur des navires d’expédition en Arctique et en Antarctique.
L’étudiant à la maîtrise en génie de l’environnement à l’École de technologie supérieure Simon Robidas espère pour sa part revenir au Québec avec de nouvelles pistes pour étoffer son mémoire, qui porte sur le traitement des eaux usées dans des conditions nordiques.
« Je pense que j’aurai beaucoup à tirer à parler avec les gens là-bas et à voir quelles sont leurs réalités », dit-il.
« Je préfère prendre le pouls des gens qui sont sur place, en plus des experts, que de me fier seulement à des articles scientifiques qui ne reflètent pas nécessairement la réalité de certaines communautés », ajoute-t-il.
La 14e conférence Arctic Frontiers aura lieu du 26 au 30 janvier à Tromsø, dans le nord de la Norvège, et réunira une cinquantaine de scientifiques, de représentants de gouvernements et des membres de plusieurs industries.