La fonte des glaces menace la culture autochtone, selon une dirigeante inuk canadienne
La sécurité et la culture des peuples autochtones de l’Arctique sont menacées par les changements climatiques, craint Sheila Watt-Cloutier, une dirigeante inuk.
« Il ne s’agit pas seulement de glace, de neige et d’ours polaires. Il s’agit de familles et de la façon dont nous nous battons pour maintenir un mode de vie malgré tout ce qui se passe autour de nous », explique Mme Watt-Cloutier, originaire du Nunavik, la région inuit au nord du Québec.
Grandir connectée à la nature et à ses ressources alimentaires, entourée de sa famille, lui a donné un ensemble de valeurs, raconte l’ancienne présidente du Conseil circumpolaire inuit, qui est de passage à Vancouver pour recevoir le prix Jack P. Blaney pour son travail sur les changements climatiques et les droits de la personne.
« Sur la terre, les enfants inuit apprennent à être courageux et patients », dit-elle.
Or, les changements du paysage arctique compliquent cette tradition. « La glace et la neige représentent pour nous la mobilité. Ce sont nos autoroutes et, quand elles commencent à disparaître, alors cela devient un problème de sécurité avant tout. »
« Les chasseurs chevronnés transmettent les connaissances traditionnelles », explique Mme Watt-Cloutier. Aujourd’hui, ils enseignent également aux jeunes Autochtones à reconnaître les dangers.
« Nous n’allons pas renoncer à la chasse et à la pêche sur le territoire, c’est là que nous obtenons du réconfort et que nous formons nos enfants », conclut-elle.
Avec les informations de Bridgette Watson
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