Des francophones du Nunavut souhaitent un « rapprochement avec la communauté inuit »

L’Assemblée générale annuelle de l’Association des francophones du Nunavut (AFN) a réuni plus d’une trentaine de membres en personne et virtuellement, mercredi soir. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Réunie en assemblée générale annuelle, mercredi soir, l’Association des francophones du Nunavut (AFN) a notamment fait part à ses membres de sa volonté de renforcer son lien avec la communauté inuit du territoire.

Durant l’assemblée, l’organisme a présenté ses états financiers de la dernière année et a annoncé la révision des critères requis pour devenir membre de l’AFN. Trois nouvelles personnes ont aussi été élues au sein du conseil d’administration. Il s’agit de François Ouellette, Pierre Ducy et Romy Leclerc. Cette dernière occupe désormais le poste de trésorière.

Parmi ses priorités pour la prochaine année, l’association compte se rapprocher de la communauté inuit. « Pour nous, c’est très important […] de reconnaître cet accueil que [les Inuit] nous donnent en tant que minorité francophone », a affirmé en entrevue avec Radio-Canada le président de l’AFN, Goump Djalogue, qui entame sa deuxième année à la présidence de l’organisme.

Des points communs avec la communauté inuit

Même s’il assure que le « rapprochement politique avec la communauté inuit » a toujours été une priorité pour l’organisme, il indique que l’AFN mettra désormais les bouchées doubles. Il souhaite renforcer, dit-il, « les partenariats sur des dossiers qui rejoignent les minorités linguistiques ou celles qui sont défavorisées au niveau linguistique ».

« Ici au Nunavut, nous sommes minoritaires et la communauté inuit est également minoritaire au Canada donc on pense que nous avons des similitudes et qu’on pourrait utiliser ces points communs pour se développer tous ensemble », ajotue le directeur de l’Association, Christian Ouaka.

Le directeur général de l’Association des francophones du Nunavut, Christian Ouaka. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Il ajoute que l’AFN compte ainsi soutenir les organismes inuit qui souhaitent une meilleure reconnaissance de l’inuktut, la langue inuit, à l’échelle nationale et un plus grand financement pour assurer leurs efforts de conservation de cette langue.

Le territoire compte environ 85 % d’Inuit, selon Statistique Canada. En 2016, 26 270 résidents parlaient régulièrement l’inuktut à la maison. La conservation de cette langue demeure toutefois un défi qui en préoccupe plusieurs au territoire. Au Nunavut, 625 francophones employaient couramment la langue française au sein de leur ménage.

Faire des francophones des alliés

» Pour nous, c’est de changer cette dynamique qui fait qu’on se voit plus en tant que partenaires et alliés quand il s’agit de défendre le respect des langues officielles plutôt qu’en tant que compétiteurs », explique Goump Djalogue.

Goump Dajologue a été élu à la présidence de l’Association des francophones du Nunavut en septembre 2020. (Matisse/Harvey Radio-Canada)

À quelques jours des élections fédérales, l’AFN a d’ailleurs fait part de cet objectif aux trois candidates au territoire. Lori Idlout, qui a été élue députée fédérale du Nunavut pour le Nouveau Parti démocratique, a alors partagé à l’organisme francophone son intention de faire des communautés inuit et francophone des « alliés ».

Goump Djalogue affirme que la communauté francophone est parfois mal perçue au territoire. Il cite notamment l’agrandissement de l’école francophone qui, dit-il, a suscité « de petites incompréhensions » sur les réseaux sociaux.

« Certaines personnes ne comprenaient pas pourquoi l’École des Trois-Soleils se voyait accordée une subvention pour être agrandie alors que certaines écoles n’y avaient pas [accès], indique-t-il. Il y a de temps à autre cette perception de compétition quand on réclame nos droits.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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