La politique d’approvisionnement pour les Premières Nations du Yukon entre en vigueur
Le gouvernement du Yukon lance la dernière phase de déploiement de sa nouvelle politique d’approvisionnement visant les Premières Nations du territoire.
Celle-ci donne un avantage aux entreprises appartenant à des Autochtones ou dont les employés sont autochtones lors d’appels d’offres.
La dernière série de mesures de cette politique dont la première phase a été lancée en février inclut la création d’un registre des entreprises des Premières Nations du Yukon et une réduction de la valeur des offres soumises par les entreprises admissibles lors de concours.
Un registre géré par les Autochtones
Le registre des entreprises des Premières Nations sera géré par la Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon. Selon le directeur général de l’organisme, Albert Drapeau, 35 entreprises ont déjà soumis une demande d’enregistrement.
Il ajoute qu’une première version du registre sera publiée en ligne le 1er décembre et que les demandes d’enregistrement devraient être traitées dans les 15 jours ouvrables.
Les entreprises qui souhaitent s’enregistrer devront accompagner leur demande de documents prouvant leur lien avec les Premières Nations, ce qui pourrait inclure une preuve de citoyenneté ou le contrat qui lie les actionnaires, note M. Drapeau.
« On fera très attention au processus de vérification », ajoute-t-il.
Diminution de près de 15 % du coût des offres évaluées
L’autre grande mesure est la diminution de 5 à 15 % de la valeur des contrats soumis pour fin d’évaluation accordée aux entreprises qui appartiennent aux Premières Nations ou qui emploient des Autochtones.
Le pourcentage de réduction de la valeur variera en fonction de la participation des Autochtones dans le contrat octroyé. Plus la participation sera élevée, plus la réduction sera importante.
Une entreprise qui soumet une offre de 100 000 $ lors d’un appel d’offres et qui répond aux critères d’admissibilité pourrait donc voir la valeur de son contrat révisée à 85 000 $, ce qui lui donnerait un avantage concurrentiel lors de l’évaluation des offres.
Le montant versé à l’entreprise pour la réalisation du projet équivaudra toutefois au coût réel, sans tenir compte de la réduction accordée à des fins d’évaluation.
Des critères précis
La participation autochtone sera évaluée en fonction de quatre critères, soit la part détenue par des Autochtones dans l’entreprise, la part d’une entreprise sous-traitante détenue par des Autochtones, l’emplacement physique principal de l’entreprise et le niveau de main-d’œuvre supplémentaire issue des Premières Nations du Yukon.
Les entreprises qui ne sont pas détenues par des Autochtones yukonnais peuvent tout de même profiter du programme de réduction de la valeur des contrats si elles déposent une offre en partenariat avec une entreprise autochtone, si elle fait affaire avec des sous-traitants autochtones ou si elle embauche des travailleurs supplémentaires issus des Premières Nations du territoire.
Selon la directrice du centre de soutien à l’approvisionnement du gouvernement territorial, Katie Munroe, le gouvernement tiendra des sessions de formation sur la nouvelle méthode d’évaluation des offres pour les entreprises intéressées dans les quatre prochaines semaines.
Le gouvernement prévoit en outre réévaluer périodiquement la politique avec les entreprises afin d’en déterminer l’efficacité et de l’adapter au besoin.
Investir localement
Selon le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, il était temps de privilégier un investissement qui a de réelles retombées dans les petites communautés.
« Depuis trop longtemps, nous avons vu des investissements passer par nos communautés avec des retombées économiques minimales pour nos citoyens », a-t-il expliqué en conférence de presse lundi. « Nous sommes heureux de voir qu’il y a enfin des possibilités. »
Pour sa part, le ministre territorial de la Voirie et des Travaux publics, Nils Clarke, considère cette nouvelle politique comme « gagnante pour l’ensemble des Yukonnais » et un « pas important vers la réconciliation.
Avec les informations de Jackie Hong
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