Poursuite judiciaire contre les autorités américaines afin de protéger les ours polaires de l’exploration pétrolière

Des ours polaires sur la côte de la mer de Beaufort, en Alaska. (U.S. Fish and Wildlife Service/Reuters)
Le Center for Biological Diversity compte poursuivre plusieurs instances américaines, dont le département de l’Intérieur des États-Unis, pour ne pas avoir protégé les ours polaires menacés par un projet d’exploration pétrolière dans l’Arctique.

« Chaque nouveau puits de pétrole dans l’Arctique est un pas de plus vers l’extinction de l’ours polaire », a déclaré par voie de communiqué Kristen Monsell, avocate pour le Center for Biological Diversity, organisme américain œuvrant à la protection des espèces menacées

L’organisme indique que le projet d’exploration pétrolière lancé par 88 Energy et baptisé « Peregrine » est situé dans une partie de la réserve nationale de pétrole de l’Alaska, le long de la rivière Colville.

La zone en question, qui appartient au gouvernement fédéral américain et qui est gérée par le département de l’Intérieur, est présentement libre de toute exploitation pétrolière et gazière. « L’administration Trump a approuvé le projet juste avant de quitter ses fonctions, mais la société a besoin de l’approbation de l’administration Biden pour forer de nouveaux puits », stipule de communiqué.

[Le président] Biden devrait mettre fin progressivement aux activités pétrolières et gazières dans l’Arctique, et non pas bafouer les principales lois environnementales pour permettre aux compagnies pétrolières de chercher et de forer davantage de pétrole dans ce magnifique écosystème de plus en plus fragile.Kristen Monsell, avocate pour le Center for Biological Diversity

Le projet implique la construction de routes de neige et de glace et de pistes d’atterrissage, un trafic aérien et automobile quasi constant, ainsi que d’autres activités liées au forage. Le Center for Biological Diversity précise que la pollution sonore due à ces activités peut empêcher les ours polaires de se nourrir, perturber leurs déplacements ou effrayer les mères et les oursons dans leurs tanières.

L’organisme accuse également le projet d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre qui conduisent l’espèce vers l’extinction. Il précise que le gouvernement américain a « manqué à ses devoirs » puisqu’une loi fédérale sur les espèces menacées d’extinction exige du département de l’Intérieur qu’il « analyse et atténue soigneusement » ces risques avant d’autoriser la poursuite des activités. La poursuite en justice vise à obliger les autorités à se conformer à la loi sur les espèces menacées.

« Les autorités américaines sont tenues responsables de toute perturbation, de tout dommage ou de tout autre impact sur les ours polaires résultant du projet, car la compagnie pétrolière a déclaré qu’elle ne demanderait pas l’autorisation fédérale de perturber ou de nuire aux ours polaires », stipule le Center for Biological Diversity.

L’organisme rappelle que les ours polaires du sud de la mer de Beaufort sont les plus menacés d’extinction au monde. Les scientifiques ont déterminé que la population composée d’environ 900 individus pourrait ne pas se relever des activités pétrolières et gazières.

« Les ours polaires ne devraient pas avoir à souffrir d’un nouveau forage pétrolier bruyant et nuisible », a déclaré Mme Monsell. « Laisser l’industrie pétrolière intensifier le forage est aussi fondamentalement incompatible avec la lutte contre la crise climatique. Le forage dans l’Arctique doit disparaître. »

Selon l’organisme, des études récentes prévoient que les ours polaires d’Alaska disparaîtront au cours de ce siècle, voire dès le milieu du siècle, « à moins que l’on ne réduise immédiatement et de manière radicale la pollution par les gaz à effet de serre », a-t-il ajouté.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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