De l’énergie éolienne à Inuvik, dans le Grand Nord canadien, à partir de 2023

À Inuvik, la construction du projet d’énergie éolienne a débuté au mois de janvier et devrait permettre de réduire la facture en électricité de ses quelque 3000 habitants à partir de 2023. (Julien Lecacheur)
La construction du projet d’énergie éolienne bat son plein à Inuvik, dans le nord des Territoires du Nord-Ouest, et devrait permettre de réduire la facture d’électricité de ses quelque 3000 habitants à partir de 2023.

Le projet a débuté au mois de janvier avec la construction d’une route d’accès. L’éolienne sera érigée à une douzaine de kilomètres à l’est d’Inuvik.

Le député fédéral des Territoires du Nord-Ouest, Michael McLeod, a affirmé mercredi en conférence de presse que ce projet fera vraiment avancer les choses dans la région une fois qu’il sera terminé, soit au début de 2023.

La société Northwest Territories Power Corporation (NTPC) s’attend à acheter 3 millions de litres de carburant de moins par année, ce qui allégera la facture en électricité des résidents d’Inuvik.

La municipalité d’Inuvik dans le nord des T.N.-O. compte 3140 habitants, selon le recensement de 2016 de Statistique Canada. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

À l’heure actuelle, la collectivité est celle du territoire qui consomme le plus d’électricité par rapport à celle qu’elle génère.

« Dès le départ, quand la turbine va commencer à fonctionner, dans la première année, nous allons bénéficier d’économies en diésel », assure Brian Pereira, chef de projets et chef du génie pour la société d’État NWT Energy, qui est chapeautée par la NTPC. Il ignore toutefois concrètement comment se traduira la baisse des factures en électricité pour les consommateurs.

Les tarifs d’électricité sont calculés en fonction des coûts des infrastructures et du carburant. À Inuvik, cela équivaut actuellement à 68,37 cents le kilowattheure, selon Brian Pereira. Puisqu’une partie de ce montant est épongé par une subvention gouvernementale, les consommateurs paient en réalité 30,60 cents le kilowattheure, en plus de frais de service de 18 $ par mois.

Brian Pereira affirme qu’une demande de modification tarifaire est actuellement à l’étude à la Régie des entreprises de service public des Territoires du Nord-Ouest, qui réglemente les services publics du territoire.

Dans un échange de courriels, le directeur des communications de la société NTPC, Doug Prendergast, indique que les tarifs en électricité d’Inuvik dépendront du coût du diésel et du gaz, ainsi que de l’inflation et des ventes en électricité.

Le mât de l’éolienne lorsqu’il a été transporté à la gare du Service de transport maritime de Hay River, aux T.N.-O. (Doug Prendergast)
Un projet qui divisait auparavant les Gwich’in

La ministre ténoise de l’Infrastucture, Diane Archie, soutient que l’éolienne réduira les émissions de gaz à effet de serre du territoire de 6000 tonnes par an. « L’une des priorités des T.N.-O. est d’accroître l’utilisation de l’énergie alternative et renouvelable », dit-elle.

Le grand chef du Conseil tribal des Nihtat Gwich’in, Ken Kyikavichik, voit le projet comme une « contribution » pour faire face aux changements climatiques dont les impacts se font sentir dans le delta de Mackenzie.

Ken Kyikavichik, le grand chef du Conseil tribal Gwich’in se réjouit du projet d’énergie éolienne près d’Inuvik. (Mackenzie Scott/CBC)

Ken Kyikavichik a par ailleurs répondu à des inquiétudes concernant l’impact de l’éolienne sur la population de rennes dans la région, un sujet qui avait dans le passé suscité la discorde chez les Gwich’in.

« Cet enjeu a été résolu au début de 2021 et de plus amples clarifications ont été fournies », a-t-il assuré. « Il n’y a plus de préoccupations. »

Les Nihtat Gwich’in affirmaient que la construction de la future éolienne dans une zone de pâturage de rennes protégée depuis 1933 contreviendrait à cet accord de protection. Le Conseil affirmait aussi qu’un manque de consultation dans le projet contrevenait à l’Entente sur la revendication territoriale globale des Gwich’in.

En novembre 2020, l’affaire avait été portée devant la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest avant que la poursuite ne soit finalement abandonnée, deux mois plus tard.

Avec des informations de Liny Lamberink

Radio-Canada

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