Un festival de cirque pour réunir les communautés culturelles d’Iqaluit, au Canada

Le collectif de cirque Artcirq, d’Igloolik, présentera un spectacle durant le festival de cirque arctique, du 28 avril au 8 mai, à Iqaluit. (ARTCIRQ)
Des artistes de cirque du Nord et du Sud se sont donné rendez-vous à Iqaluit pour goûter à nouveau au plaisir de faire briller leur art devant un public. Le festival lancé pour l’occasion offrira une série d’ateliers et de spectacles « à la bonne franquette » qui, selon ses organisateurs, vise surtout à rendre l’art du cirque accessible à tous et à rassembler les différentes communautés culturelles de la capitale territoriale.

« On a toujours besoin d’un festival de cirque », dit d’entrée de jeu l’artiste de cirque Simon Nadeau. Celui-ci porte plusieurs chapeaux, étant aussi l’un des organisateurs du festival et le coordonnateur du Franco-Centre.

Il raconte que l’idée lui est venue d’un désir de « créer des ponts » entre les différentes communautés culturelles d’Iqaluit. « C’est à peu près universel : les gens aiment le cirque, que tu sois francophone, anglophone, Inuit, croit-il. Le cirque nous permet de nous ouvrir à tout le monde, parce qu’il n’y a pas nécessairement de paroles. »

Simon Nadeau présentera pour la première fois un spectacle solo qui incorporera notamment de la jonglerie ainsi que des numéros sur une échelle acrobatique et sur un fil mou.

« J’ai vraiment très hâte de faire un spectacle devant des gens, dit-il. Ça me manquait tellement. » Un sentiment qui, selon lui, est partagé par les résidents d’Iqaluit. La vente de billets va bon train et il s’attend à ce que plusieurs spectacles soient complets.

Plusieurs collectifs de cirque seront de la partie, dont Artcirq, d’Igloolik, les compagnies montréalaises les 7 doigts de la main et THROW2CATCH (T2C) ainsi que l’artiste suisse Jessica Arpin.

Les spectacles seront présentés au Franco-Centre d’Iqaluit. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Créer dans le moment présent

La troupe Artcirq prépare toujours le spectacle qu’elle présentera le 7 mai. Ce processus de création, ancré dans le moment présent, est une approche qu’elle a toujours préconisée. « On arrive avec notre bonne énergie, et on fait un spectacle, résume le cofondateur et codirecteur artistique du collectif, Guillaume Saladin. Se projeter dans le temps, c’est une manière très occidentale de voir la vie. » 

Artcirq est présente à Igloolik depuis une vingtaine d’années, une présence continue qui lui a permis de bâtir une relation de confiance avec la communauté, selon Guillaume Saladin.

Les arts, c’est un prétexte pour se rassembler et s’exprimer.Guillaume Saladin, codirecteur artistique et cofondateur d'Artcirq

Guillaume Saladin (à droite) a passé sa jeunesse à Igloolik, où il a cofondé en 1998 un collectif de cirque qui est devenu Artcirq, quelques années plus tard. (ARTCIRQ)

Même si la troupe est maintenant bien établie au Nunavut, elle a dû relever des défis de toute sorte au fil des années, dont le manque d’infrastructures destinées aux performances artistiques. Depuis plus de 10 ans, le collectif dispose toutefois d’un espace de création, appelé le Black Box et aménagé dans une section inutilisée de l’aréna municipal.

« La vision, ça a toujours été de donner un espace pour que les jeunes d’Igloolik se forgent des outils pour qu’ils puissent communiquer, exprimer ce qu’ils ont en dedans », ajoute Guillaume Saladin.

Pour Guillaume Saladin, le « Black Box » est bien plus qu’un espace de création. « C’est un endroit sécuritaire où des jeunes peuvent s’exprimer et travailler fort », dit-il. (ARTCIRQ)

Il estime par ailleurs que la pandémie a remis en perspective les priorités de la troupe. « Le plus important pour nous, c’est de faire une différence dans notre communauté. Au lieu de partir en voyage pour collaborer avec d’autres artistes, on va préférer les inviter à venir à Igloolik. Comme ça, leur impact est réparti sur toute la communauté. »

Le festival est présenté au Franco-Centre jusqu’au 8 mai. Si l’événement suscite suffisamment l’intérêt des Iqalummiut, les organisateurs espèrent le reconduire l’an prochain.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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