Un réchauffement jusqu’à sept fois plus élevé dans certaines régions de l’Arctique

Paysage de l’archipel du Svalbard (Olivier Morin/AFP/Getty Images)
De nouvelles données montrent que des régions de la mer de Barents dans l’Arctique se sont réchauffées à un niveau équivalent jusqu’à sept fois plus que la moyenne mondiale dans les dernières décennies, rapporte une étude norvégienne. 

Les régions où le réchauffement est le plus marqué se trouvent autour de l’archipel norvégien du Svalbard particulièrement au nord et à l’est de ces îles et autour de l’archipel russe de François-Joseph, dans le nord de la mer de Barents.

Les scientifiques estimaient déjà que l’Arctique, dans son ensemble, se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. 

Or, l’équipe formée de climatologues norvégiens et russes calcule dans cette étude que pour la période allant de 2001 à 2020, les régions mentionnées plus haut se sont réchauffées à un rythme allant de 1,1 à 2,7 degrés Celsius par décennie, alors que la moyenne de l’Arctique était d’environ 0,9 degré par décennie et que la moyenne mondiale était d’un peu plus de 0,3 degré par décennie.

« La région autour du nord de la mer de Barents connaît un réchauffement de 2 à 2,5 fois supérieur à la moyenne de l’Arctique, et jusqu’à 5 à 7 fois supérieur à la moyenne mondiale », explique dans un communiqué Ketil Isaksen, chercheur sur le climat à l’Institut météorologique de Norvège et auteur principal de l’étude parue cette semaine dans la revue Scientific Reports.

Au cours des 20 dernières années, la température de l’air au nord-est du Svalbard a augmenté de plus de cinq degrés Celsius, calculent les chercheurs, qui ont utilisé de nouvelles données enregistrées par les stations météorologiques de la région sur les températures de l’air en surface qui n’avaient pas fait l’objet d’analyse jusqu’à présent.

Ils ont incorporé le tout aux données mondiales récoltées depuis les années 1980 et aux modèles climatiques déjà existants.

Un réchauffement aussi intense n’a jamais été observé dans la région arctique auparavant, d’après ces climatologues.

La disparition de la glace de mer libère la surface océanique foncée. Les rayons du soleil sont alors absorbés par la mer, au lieu d’être reflétés vers l’atmosphère, résultant en un réchauffement de l’eau. Par la suite, l’eau plus chaude réchauffe à son tour l’air en surface, ce qui contribue à faire fondre davantage de glace océanique dans la région, créant ainsi un phénomène d’amplification, expliquent les chercheurs.

La fonte des glaces dans la région est aussi accélérée par des courants marins chauds provenant de l’Atlantique Nord, a montré une étude en 2020

« Le lien entre la fonte de la banquise et le réchauffement est clairement documenté dans notre étude », dit M. Isaksen.

« C’est un avertissement sur ce qui peut arriver dans le reste de l’Arctique », poursuit-il. 

La fonte des glaces contribue à la hausse du niveau des mers. Le réchauffement de l’Arctique menace aussi les espèces adaptées à cet environnement qui disparaissent ou migrent vers le nord, et qui sont remplacées par des espèces natives du sud et propres à l’Atlantique, par exemple.

Le réchauffement exceptionnel de l’Arctique risque d’entraîner des conditions météorologiques plus extrêmes en Amérique du Nord, en Europe et en Asie dans les prochaines années, rappellent les chercheurs. 

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