Trois communautés du Nunavut se préparent à la visite d’une clinique vétérinaire mobile

La branche canadienne de l’organisme à but non lucratif Vétérinaires sans frontières se rendra à Kimmirut, à Qikiqtarjuaq et à Igloolik du 7 au 24 mars. (Vétérinaires sans Frontières-Canada/ Laura Eley)

La branche canadienne de l’organisme à but non lucratif Vétérinaires sans frontières (VSF) déploiera prochainement une équipe à Kimmirut, à Qikiqtarjuaq et à Igloolik, sur l’île de Baffin, pour prodiguer des soins à des animaux. Ce service est rare, au Nunavut, où il n’existe aucune clinique vétérinaire.

Les équipes formées de vétérinaires et d’assistants vétérinaires se rendront dans les trois communautés du 7 au 24 mars. Nous serons en mesure de faire à la fois des opérations chirurgicales, comme des stérilisations, tout en offrant des rendez-vous de routine et de vaccination, explique la gestionnaire des programmes nordiques de Vétérinaires sans frontières Canada, Marieke Van Der Velden.

L’organisme offre ce type de cliniques mobiles depuis 2019 au Nunavut. Au cours des quatre dernières années, des équipes se sont notamment rendues à Gjoa Haven, Taloyoak, Kugluktuk et Kimmirut.

Marieke Van Der Velden s’attend d’ailleurs à ce que leurs services soient très en demande durant les visites communautaires à venir.

Marieke Van Der Velden est la gestionnaire des programmes nordiques de la branche canadienne de l’organisme à but non lucratif Vétérinaires sans frontières (VSF). (Fournie par Marieke Van Der Velden)

« Nous nous attendons à avoir un grand nombre de rendez-vous de vaccination à Kimmirut et à Qikiqtarjuaq », dit-elle. En 2022, elle indique que les cliniques mobiles ont reçu respectivement 89 et 67 animaux dans ces deux communautés, majoritairement des chiens.

« La communauté d’Igloolik n’a pas reçu la visite de vétérinaires depuis plusieurs années, alors nous nous attendons à être très occupés », poursuit-elle.

Des soins manquants

Au Nunavut, ce type de services est loin d’être monnaie courante. L’absence de vétérinaires dans le territoire oblige bien des gens à prodiguer eux-mêmes des soins à leur animal de compagnie. Il leur faut autrement se rendre dans le sud du pays pour obtenir une consultation dans une clinique vétérinaire.

Bailey Waldner, une enseignante d’Igloolik, est propriétaire de deux chiennes, dont la plus jeune, âgée de deux ans et demi, n’a jamais été suivie par un vétérinaire. On fait ce qu’on peut, quand on peut, soutient-elle.

Il y a quelques mois, cette dernière a fait directement appel à l’organisme pour leur demander de visiter la communauté. Comme les services offerts sont bénévoles, elle s’est portée volontaire pour amasser les fonds nécessaires afin de faire venir une équipe sur place et orchestrer la prise de rendez-vous.

Un chien blessé en visite à une clinique vétérinaire organisée à Gjoa Haven, au Nunavut. (Vétérinaires sans frontières Canada/ Laura Eley)

Leur visite était particulièrement nécessaire, dit-elle, à l’approche de la vaste course de chiens de traîneau Nunavut Quest, qui aura lieu cette année d’Igloolik à Arctic Bay.

« En avril, plus de 300 chiens de traîneau pourraient arriver dans la communauté. Le plus de chiens nous parvenons à vacciner contre des virus allant du parvovirus ou la maladie de Carré, le moins nous courrons le risque qu’ils se propagent dans la communauté », ajoute-t-elle.

Formation de premiers soins pour animaux

En complément de ses cliniques mobiles, la branche canadienne de Vétérinaires sans frontières offre pour la première fois cette année une formation virtuelle de premiers soins à des résidents du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest.

L’idée est essentiellement de « renforcer les capacités localement », indique Marieke Van Der Velden. La formation structurée en une quinzaine de modules se penche notamment sur les médicaments qui peuvent être administrés à certains animaux et sur les manières de répondre à des blessures mineures.

Parmi les participants figure Natasha Peyton Kuliktana, une jeune de 12 ans établie à Kugluktuk, dans l’ouest du Nunavut. « J’adore prendre soin des animaux et jouer avec des chiens », confie-t-elle.

Natasha Peyton Kuliktana et son chien Sandi. (Fournie par Christine Kuliktana)

Lors de la venue d’une équipe de Vétérinaires sans frontières, à Kugluktuk, il y a deux ans, elle s’était portée volontaire pour réconforter des chiens avant et après leurs opérations.

« Mon premier chien, Max, est tombé très malade après avoir attrapé le parvovirus, donc il a dû être euthanasié », raconte-t-elle. « Depuis ce temps, j’aimerais devenir vétérinaire. »

Elle espère un jour organiser des cliniques vétérinaires dans sa communauté.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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