Les glaces de l’Arctique s’amincissent inexorablement

Un morse se repose sur le rivage de la baie de Borebukta, située au nord-ouest de l’Isfjorden, dans l’archipel du Svalbard, au nord de la Norvège. (Jonathan Nackstrand/AFP/Getty Images)
En étudiant sur près de trois décennies l’épaisseur et l’âge de la glace de l’Arctique situé à l’est du Groenland, des scientifiques de l’Institut polaire norvégien ont observé une perte « alarmante » du niveau de la glace depuis 2007.

Les chercheurs qui établissent un lien entre ces transformations et la hausse des températures océaniques dans le Grand Nord parlent d’une situation de non-retour qu’ils qualifient d’ailleurs de « nouveau paradigme ».

La communauté scientifique s’entend pour dire que l’Arctique se réchauffe rapidement sous l’effet des émissions humaines de gaz à effet de serre. « Notre analyse démontre l’impact durable du changement climatique sur la glace de mer arctique », peut-on lire dans l’étude publiée cette semaine dans les pages de la revue Nature.

Les recherches s’appuient sur des données recueillies dans le détroit de Fram, un passage entre le Groenland et l’archipel norvégien du Svalbard. C’est dans cette zone que la glace de mer s’écoule régulièrement en direction de l’Atlantique Nord.

Le document explique que les radars sous-marins peuvent détecter le volume de glace qui s’écoule au-dessus des têtes, tandis que les satellites et les bouées suivent le mouvement de la glace et le temps qu’elle passe dans l’Arctique.

Une étude qui confirme les craintes

Ces dernières années, les experts ont observé que la glace était plus lisse et son épaisseur plus uniforme, ce qui indique qu’elles sont plus jeunes et ont une durée de vie plus courte. L’étude indique que les banquises passent 37 % moins de temps dans l’Arctique avant de s’échapper par le détroit de Fram pour s’évacuer dans l’Atlantique, soit environ 2,7 ans en moyenne depuis 2007, constatent les chercheurs.

Dans un article en ligne du Washington Post, le journaliste en questions environnementales Scott Dance explique que cette évolution est préoccupante pour diverses raisons : perte d’habitat pour les créatures de l’Arctique et diminution de l’effet albédo, c’est-à-dire lorsque la glace réfléchit la lumière du soleil dans l’espace. « Un Arctique moins glacé absorbe davantage la chaleur du soleil », note-t-il.

Dans l’ensemble, les banquises passent 37 % moins de temps dans l’Arctique avant de s’échapper par le détroit de Fram pour fondre dans l’Atlantique, soit environ 2,7 ans en moyenne depuis 2007, ont constaté les chercheurs. La quantité de glace de plus de 4 mètres d’épaisseur passant par le détroit a chuté de plus de 50 % après le record de 2007.

De plus, le quotidien américain souligne que ces recherches renforcent les études antérieures qui montrent que la quasi-totalité de la glace la plus ancienne et la plus épaisse qui recouvrait autrefois l’Arctique a disparu et que les glaces flottantes circulent autour de l’Arctique et sortent par le détroit de Fram plus rapidement lorsque la couverture glaciaire s’effondre.

Avec les infos de Scott Dance du Washington Post

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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