Grand Nord canadien : le projet de mine Casino espère un réseau électrique

Les dirigeants du mégaprojet minier Casino, toujours en attente d’approbation, espèrent compter sur le raccordement du réseau électrique du Yukon à celui de la Colombie-Britannique, mais une telle connexion pourrait prendre des années à se concrétiser, prévient le gouvernement du territoire.

Le projet de mine Casino, qui vise à extraire du cuivre, de l’or, de l’argent et du molybdène à environ 300 kilomètres de Whitehorse, nécessiterait 130 mégawatts pour fonctionner. « Une quantité importante d’énergie », admet le président du projet, Paul West-Sells.

Actuellement, si le projet va de l’avant, la mine dépendrait de l’énergie produite par du gaz naturel liquéfié. Pouvoir se connecter au réseau électrique de la Colombie-Britannique permettrait de réduire l’empreinte écologique de la mine, soutient le président.

« Ce qui nous enthousiasme, c’est ce branchement potentiel du réseau électrique du Yukon et de la Colombie-Britannique. Je pense que ça change la donne pour le Yukon, mais aussi pour notre projet », lançait Paul West-Sells lors d’une visite du site au début du mois de juillet.

Un projet pas encore en négociations

S’il est vrai que le réseau électrique du Yukon a besoin de plus d’énergie renouvelable, notamment en raison de l’accroissement de la population, reconnaît le ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources, John Streicker, il souligne que le gouvernement est loin d’être en pourparlers avec ses homologues britanno-colombiens à ce sujet.

« Aujourd’hui, c’est une conversation, ce ne sont pas des négociations. C’est une conversation avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, avec BC Hydro et avec les Premières Nations du nord-ouest de la Colombie-Britannique et les Premières Nations du Yukon », dit-il.

Même si le projet de connecter le réseau électrique du Yukon avec celui de la Colombie-Britannique obtenait le feu vert dès maintenant, John Streicker indique que cela pourrait prendre plusieurs années à se concrétiser et à construire les infrastructures nécessaires.

Du côté de la Colombie-Britannique, le ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Innovation faible en carbone mentionne dans un courriel que la province s’attend à une hausse de 15 % de sa demande en électricité d’ici 2030.

« Si la province est ouverte à partager son surplus d’électricité, la priorité de BC Hydro reste de répondre d’abord à la demande énergétique provinciale », écrit le ministère.

« La possibilité de créer un réseau électrique connecté entre la Colombie-Britannique et le Yukon a longtemps été discutée, mais la construction des infrastructures de transition pose plusieurs défis et pourrait coûter plus de 1 milliard de dollars », assure le ministère.

La province note toutefois que le sujet continuera de faire partie des discussions avec le nouveau groupe de travail de BC Hydro.

Un article de Sarah Xenos