Le Grand Nord canadien souhaite qu’Ottawa appuie ses projets de transition énergétique
Des premiers ministres du Nord jugent « encourageantes » les exemptions octroyées aux communautés éloignées dans le projet de Règlement sur l’électricité propre au Canada pour un réseau électrique carboneutre d’ici 2035. Ils espèrent toutefois qu’Ottawa soutiendra plus leurs projets de transition vers de l’énergie propre.
Ces exemptions s’appliquent à la plupart des communautés autochtones, nordiques, rurales et éloignées qui ne sont pas connectées à un réseau électrique réglementé par la North American Electric Reliability Corporation.
« Je trouve encourageant de voir que le projet de règlement exempte la plupart des communautés autochtones, nordiques et éloignées où les options abordables sont limitées », affirme le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, qui est aussi responsable de la Société d’énergie Qulliq.
Il souhaite toutefois que le gouvernement fédéral appuie le territoire vers une transition énergétique adéquate en soutenant des initiatives locales. Il mentionne notamment la liaison hydroélectrique et de fibre optique entre cinq communautés de la région de Kivalliq, dans le centre du Nunavut, et le Manitoba.
Le premier ministre rappelle qu’à l’heure actuelle, les 25 communautés du Nunavut « dépendent à 100 % » du diesel pour produire de l’électricité et se chauffer.
« Le gouvernement du Nunavut travaille actuellement sur le remplacement de 10 centrales au diesel qui ont dépassé leur durée de vie », a-t-il indiqué dans un échange de courriels. « Ces remplacements représentent un coût énorme en capital et un besoin pour une main-d’œuvre qualifiée. »
« Même si les émissions de gaz à effet de serre du Nunavut représentent environ 0,1 % des émissions à l’échelle nationale, nous vivons les impacts des changements climatiques de manière exacerbée à travers la dégradation du pergélisol, les changements de la glace de mer et l’érosion côtière, qui ont un impact sur les pêcheurs et les déplacements terrestres », a-t-il ajouté.
Tout comme le Nunavut, les communautés des Territoires du Nord-Ouest ne sont pas connectées à un réseau électrique réglementé par la North American Electric Reliability Corporation.
« Il existe peu d’options pour réduire l’empreinte carbone de la production d’électricité aux T.N.-O. », indique la première ministre des T.N.-O., Caroline Cochrane, dans une déclaration écrite.
Elle milite pour un financement fédéral « adéquat, à long terme et flexible », qui permettra au territoire de réduire ses émissions de GES tout en répondant à son manque d’infrastructures.
Au Yukon, l’attachée de presse du premier ministre, Jordan Owens, note que le gouvernement étudie le projet de règlement pour cerner « comment il aidera le territoire à répondre à ses objectifs » fixés dans sa stratégie vers la carboneutralité d’ici 2050.
Les provinces et territoires disposent d’un délai minimal de 75 jours pour commenter le projet de règlement proposé mercredi par le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault.
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