Un ancien prêtre des T.N.-O. condamné à deux ans de prison pour attentat à la pudeur

Camille Piché, photographié en 1977. Il a été prêtre dans plusieurs communautés des T.N.-O., des années 1970 aux années 1990. (Photo d’archives/T.N.-O./René Fumoleau)

Un ancien prêtre des Territoires du Nord-Ouest a entamé lundi une peine de deux ans après avoir plaidé coupable à des accusations d’attentat à la pudeur sur un enfant.

Les faits remontent à une quarantaine d’années.

Selon une déclaration commune des faits, Camille Piché travaillait à l’église Sacré-Cœur de Fort Simpson lorsqu’il a développé une relation amicale avec les parents de la victime et a commencé à visiter régulièrement leur demeure.

À deux reprises durant ces visites, en 1981 et 1982, l’accusé était assis sur le sofa du salon, l’enfant à côté de lui et sous une couverture. L’ancien prêtre a admis avoir mis sa main sous les pantalons de l’enfant et d’avoir touché ses parties génitales.

Camille Piché aurait ensuite dit à l’enfant de ne pas parler de l’incident, toujours selon la déclaration commune des faits.

La victime a affirmé devant la cour que le traumatisme issu de l’incident a mené à des années d’anxiété et de dépression. «Cela m’a retenu pendant 40 ans», a indiqué la personne dans sa déclaration d’impact lundi. «Cela m’a changé pour toujours.»

Camille Piché devait lui apprendre les vertus de la bonté et de la confiance, mais l’a plutôt apeuré, fâché et rendu honteux. La victime a souligné avoir dû apprendre ces vertus par elle-même et travailler fort pour être une meilleure personne pour sa famille.

Le juge de la Cour territorial a accepté la recommandation conjointe de la défense et de la Couronne d’une peine de deux ans de réclusion suivies de deux ans de probation.

Le grand chef des Premières Nations du Dehcho, Herb Norwegian, affirme que la peine apporte un sentiment de conclusion pour la communauté.

«Même si nous avons été blessés, nous avons toujours nos cœurs et des esprits forts et nous devons aller de l’avant avec nos vies», dit-il en ajoutant que «maintenant il faudra déterminer ce à quoi le pardon ressemblera et s’il y aura place au pardon».

Le père Ken Thorson d’OMI Lacombe Canada, une organisation qui fait partie des missionnaires Oblats de Marie-Immaculée, a envoyé, dans une déclaration transmise à CBC, les excuses de la congrégation à ceux dont la confiance a été trahie.

«Alors que nous reconnaissons que cette peine ne peut effacer les blessures, nous croyons fortement que ces décisions sont meilleures lorsqu’elles sont déterminées indépendamment, devant la justice. Nous avons toujours espéré que le processus apporte un peu de justice et de responsabilité pour la victime», écrit Ken Thorson.

Il indique que lorsque l’organisation a été mise au fait des allégations à l’encontre de Camille Piché, l’ancien prêtre a été retiré du ministère public et placé sous «surveillance active».

«Nous souhaitons reconnaître le courage que ça prend pour dénoncer des allégations de cette nature et nous sommes engagés à continuer à travailler pour augmenter la responsabilisation dans le respect du triste legs des abus du clergé», indique Ken Thorson.

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