Abandon des énergies fossiles : le Nunavut veut trouver des solutions vertes

Au Nunavut, la majorité de l’électricité est produite à partir de diesel importé sur des navires de ravitaillement durant l’été, puis entreposé pour être utilisé durant l’année. (Radio-Canada/Matisse Harvey)

Avec le compromis historique conclu lors de la conférence sur le climat de l’ONU, le Nunavut cherche des solutions vertes pour combler ses besoins énergétiques tout en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles.

Mercredi, des représentants de 200 pays à la COP28 ont signé un texte ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles, afin de combattre les changements climatiques.

Au Nunavut, où l’ensemble des 25 communautés dépend du diesel, la transition énergétique n’en est qu’à la phase de planification, mais quelques projets sont sur le point de voir le jour, selon le président et directeur général de la Qikiqtaaluk Corporation, Harry Flaherty.

«Il faut qu’on commence à aller de l’avant. Il faut qu’on planifie comment on peut changer les choses dans l’Inuit Nunangat», dit-il.

L’énergie renouvelable au Nunavut

Des consultations communautaires sur de possibles projets d’énergies renouvelables, organisées par la Qikiqtaaluk Corporation et par la Nunavut Nukkasarvut Corporation, se sont tenues le mois dernier à Iqaluit. Les discussions ont surtout tourné autour de projets d’énergies hydroélectrique, solaire et éolienne.

Harry Flaherty explique que, pour le moment, ces projets sont centrés à Iqaluit, «car la population a augmenté de façon spectaculaire au cours des années», dit-il. Une analyse de ces consultations vient d’être effectuée, et un rapport est en cours de rédaction.

Ensuite, les travaux d’arpentage pourraient commencer l’été prochain, ainsi que les études préliminaires, en fonction du projet, estime Harry Flaherty.

«On pourra ensuite discuter des prochaines étapes du projet», ajoute-t-il.

Harry Flaherty est le président et directeur général de la Qikiqtaaluk Corporation. (Photo : Harry Flaherty)

Des projets en cours

Plusieurs projets d’énergies renouvelables ont été lancés ces dernières années.

Les résidences étudiantes au campus du Collège de l’Arctique, à Iqaluit, sont dotées de panneaux solaires. Des panneaux solaires seront aussi installés à la centrale électrique de Kugluktuk.

À Sanikiluaq, on planifie la construction d’une éolienne, ce qui va permettre de réduire de moitié la dépendance de la communauté au diesel.

La société énergétique Qulliq a aussi établi en 2016 cinq communautés qui auraient le potentiel de fabriquer de l’électricité à partir d’éoliennes.

Harry Flaherty croit que la transition énergétique du territoire entraînera une réduction «radicale» de la facture de chauffage et d’électricité.

«Je pense qu’il est fort probable que cela réduise tout de moitié. Tout serait plus abordable. On doit trouver des solutions de rechange et jouer un rôle, même petit, afin de changer la donne», conclut-il.

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