Des ours, des loups et une momie : six histoires d’animaux au Grand Nord en 2023
Les rencontres entre animaux sauvages et habitants du Grand Nord retiennent, chaque année, l’attention. En voici six qui ont particulièrement piqué la curiosité des lecteurs.
« Tellement cool », un homme filme une meute de loups aux T.N.-O.
Morgan Watsyk croyait d’abord avoir affaire à des chèvres de montagne, mais en se rapprochant, la surprise a été totale pour le résident de Fort Simpson en route vers Wrigley : il s’agissait d’une meute de loups!
J’étais vraiment très étonné de voir 11 loups à la fois. Quelqu’un devait veiller sur moi ce jour-là!
– Morgan Watsyk
Revivez cette rencontre par le témoignage de Morgan Watsyk
Un spermophile de 30 000 ans en parfaite condition bientôt exposé à Whitehorse
Il n’est pas rare au Yukon de retrouver des animaux de l’ère glaciaire préservés dans le pergélisol. Souvent, ce sont des mammouths ou autres mammifères de grande taille. Cette fois, il a fallu analyser le spécimen aux rayons X pour en connaître l’identité.
Ce n’est pas vraiment reconnaissable avant d’apercevoir les petites mains et les griffes, puis il y a une petite queue et nous pouvons voir les oreilles
– Grant Zazula, paléontologue pour le gouvernement du Yukon
L’animal a en fait été trouvé en 2018, dans les champs aurifères près de Dawson, roulé en boule comme s’il était mort durant son hibernation. Le gouvernement du Yukon en a dévoilé l’existence au moment de l’exposer au Centre d’interprétation de la Béringie à Whitehorse.
Découvrez ce spermophile plutôt âgé
Au Yukon, un Irlandais met une ourse K.O. et tombe « raide comme un sac de patates »
Dermot Higgins, un touriste irlandais a eu la peur de sa vie lors d’un voyage en canot-camping sur le fleuve Yukon. L’homme originaire de Dublin s’est fait réveiller par une ourse noire et son ourson. Son vaporisateur chasse-ours a protégé l’aventurier, non sans conséquences fâcheuses pour lui.
Je ne sais pas combien [de gaz poivré] a atteint l’ourse, ou combien j’en ai reçu. Je toussais, je ne pouvais plus rien voir et j’ai commencé à vomir.
– Dermot Higgins, touriste irlandais
Retracez les moments forts de cette rencontre rare, mais marquante
Le retour en force des saumons sockeye dans la rivière Alsek demeure un mystère
Le nombre de saumons sockeye qui remontent les eaux de la rivière Alsek, au Yukon, devrait être supérieur à la moyenne pour une deuxième année consécutive, mais les raisons de ce rebond demeurent un mystère.
L’année dernière, Pêches et Océans Canada s’attendait au retour de 11 000 saumons sockeye pour la période de fraie dans la rivière Alsek, mais le nombre réel représente plus du double des prédictions. Il s’agissait même du plus élevé en plus de 20 ans.
Cela s’explique peut-être par un plus grand taux de survie dans l’océan, mais nous n’avons pas de réponses définitives
– Tom Buzzell, gestionnaire des rivières transfrontalières, Pêche et Océans Canada
Tentez de comprendre ce qui explique ce retour inattendu des saumons
Les ours polaires morts figurent au menu d’une étoile de mer dans l’Arctique
L’étoile de mer carnivore est le plus grand prédateur de l’Arctique, sur un pied d’égalité avec l’ours polaire, affirmait un groupe de recherche canadien dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
L’étude qui s’est penchée sur la vie faunique autour de l’île de Southampton, dans la baie d’Hudson, a démontré, selon les auteurs de l’étude, qu’une cette étoile de mer spécifique, de la famille des Pterasteridæ, est l’équivalent benthique de l’ours polaire.
Ça modifie notre façon de comprendre le fonctionnement de la chaîne alimentaire marine de l’Arctique. […] On a droit à l’ensemble du réseau alimentaire : prédateurs, herbivores et plusieurs carnivores. C’est un domaine plus complexe que nous le pensions.
– Rémi Amiraux, coauteur, Université du Manitoba
Découvrez cet élément inusité du menu d’une étoile de mer
Le réchauffement de l’Arctique menace de jeter un froid sur les rendez-vous des écureuils
Des scientifiques étudiant les écureuils de l’Arctique ont découvert une conséquence surprenante du changement climatique : avec la hausse des températures, les femelles de cette espèce ont progressivement devancé le moment où elles sortent de l’hibernation, désormais écourtée de 10 jours par rapport à celle d’il y a un quart de siècle.
Les mâles, eux, n’ont pas changé leur date de réveil, ce qui menace de compliquer les rencards de ces petites bêtes, selon une étude publiée dans la revue Science (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Si cela continue, les femelles vont émerger avant que les mâles soient complètement matures pour la reproduction.
– Cory Williams, co-auteur de l’étude et biologiste à l’Université d’État du Colorado