Au Yukon, un Irlandais met une ourse K.-O. et perd connaissance « comme un sac de patates »

Dermot Higgins a pris cette photo d’une ourse noire sur son site de camping, près de Carmacks, au Yukon. Il dit avoir été paralysé par la peur, et traumatisé par cette rencontre en région sauvage. (Facebook/Dermot Higgins)

Un touriste irlandais, en camping lors d’un voyage en canot sur le fleuve Yukon, a eu la peur de sa vie en se faisant réveiller par une ourse noire et par son ourson. Son vaporisateur chasse-ours l’a protégé, non sans conséquences fâcheuses pour l’aventurier.

Dermot Higgins, originaire de Dublin, est en train de parcourir en solo plus de 3000 kilomètres en canot vers la mer de Béring. Début juillet, il était dans le secteur de Carmacks et a fait une rencontre qu’il n’est pas près d’oublier.

Avant de monter sa tente, il a pris soin de nettoyer le site, en ramassant même des déchets laissés par d’autres occupants, afin d’éviter d’attirer des ours. Mais au matin, un bruit très fort l’a réveillé. « Quelque chose est tombé sur ma tente, et l’une des tiges s’est brisée en deux », raconte-t-il.

L’Irlandais a pensé au début qu’un groupe qu’il avait croisé au cours de son voyage lui jouait un tour. En regardant à travers le moustiquaire de sa tente, il a vu que les coupables étaient plutôt une ourse et son ourson, à quelques mètres de lui.

« J’étais presque paralysé par la peur, vraiment. Beaucoup d’idées me sont passées par la tête vraiment rapidement. »

Il s’est souvenu de ce qu’il avait lu pour se protéger des ours. Il a sorti un pipeau irlandais et une clochette pour faire du bruit « pas très mélodique ». Cela n’a malheureusement pas eu l’effet souhaité, et l’ourse a semblé se mettre en colère. Elle a marché autour de la tente, son ourson derrière elle, puis a grimpé sur la table à pique-nique avant de se rendre directement à la tente.

Dermot Higgins espère être le premier Irlandais à parcourir en solo plus de 3000 kilomètres en canot vers la mer de Béring.
(Facebook/Dermot Higgins)

Dermot Higgins a laissé de côté son pipeau pour saisir sa seule autre arme : un vaporisateur chasse-ours. De son moustiquaire, il a actionné le vaporisateur pour atteindre l’ourse en plein museau.

« L’ourse a reculé très rapidement. Mais là, parce que j’avais vaporisé à travers la tente, je me suis aussi vaporisé le visage, beaucoup », dit-il.

« Je ne sais pas combien [de gaz poivré] a atteint l’ourse, ou combien j’en ai reçu. Je toussais, je ne pouvais plus voir et j’ai commencé à vomir. »

C’est à ce moment qu’il a perdu connaissance. « Je suis tombé raide comme un sac de patates », dit l’homme.

Fuir rapidement

Il a repris ses esprits environ 30 minutes plus tard. L’ourse et l’ourson ne semblaient plus dans les parages, mais Dermot Higgins n’est pas resté sur les lieux pour vérifier. Il a balancé ses affaires dans son canot et est reparti rapidement.

Dermot Higgins parcourt en canot le fleuve Yukon. (Facebook/Dermot Higgins)

Il a pagayé sans arrêt, jusque tard dans la nuit, espérant trouver d’autres canoéistes avec qui camper, sans succès. « J’étais vraiment traumatisé par tout ça. » L’Irlandais est finalement arrivé à Dawson, environ 220 kilomètres plus loin.

Des rencontres rares

Un analyste de la faune du gouvernement du Yukon, Sebastian Jones, dit que ce genre de rencontre est rare, mais peut arriver. Il explique qu’il n’a jamais eu à utiliser un vaporisateur chasse-ours lui-même, malgré des années de camping au Yukon en région sauvage.

En camping, il recommande de toujours mettre hors de portée la nourriture et de ne pas laisser de déchets derrière soi. Suivre une formation sur l’utilisation d’un vaporisateur chasse-ours est aussi une bonne chose, selon lui.

« Tu ne peux pas juste aller dans un magasin, dépenser 60 $ pour une canette de vaporisateur chasse-ours et t’attendre à devenir un expert sur son utilisation. »

Avec les informations de Cheryl Kawaja et Lilian Fridfinnson

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