Des feux hibernants aux T.N.-O., après une saison record d’incendies de forêt
Des feux hibernants sont en activité aux Territoires du Nord-Ouest, après une saison record d’incendies de forêt. Ces feux qui brûlent dans le sol, explique un analyste, ne posent pas de danger pour le moment, même en hiver.
La présence de fumée, à travers la neige et la glace, était ainsi bien visible en décembre le long des routes du Slave Sud, près des communautés d’Enterprise et de Fort Smith, une région très touchée par les incendies de l’été dernier.
Cependant, l’analyste de la science du feu Quinn Barber, de Ressources naturelles Canada, se veut rassurant, même si ces feux «ont l’air effrayants quand ils brûlent, même en hiver».
C’est durant la fonte des neiges, au printemps, qu’ils devront faire l’objet d’une surveillance accrue, et la température au cours des prochains mois sera un bon indicatif pour la suite des choses, comme le précise M. Barber.
Il faut surveiller le manteau neigeux, et espérer qu’il ne fondra pas en février ou en mars s’il fait plus chaud.
– Quinn Barber, analyste de la science du feu, Ressources naturelles Canada
La rapidité à laquelle la neige fond au printemps pourrait réactiver ces feux. «[Si cette fonte] est rapide, il y a des inondations et des terres inondées, puis ça sèche. [Quand c’est] graduel, le sol reste humide beaucoup plus longtemps et cela peut réduire l’activité du feu au printemps», explique Quinn Barber.
Davantage de tourbières aux T.N.-O.
D’après Quinn Barber, les tendances météorologiques mondiales auront une incidence sur la saison des feux en 2024. Pour le moment, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions.
«C’est comme lire des feuilles de thé jusqu’à ce qu’on puisse voir si une dépression arctique ou un anticyclone du Pacifique va apporter beaucoup de précipitations.»
«Personne n’aime les tempêtes en avril […], mais ce serait parfait. Cela aide vraiment à atténuer la saison des feux au printemps.»
– Quinn Barber, analyste de la science du feu, Ressources naturelles Canada
Selon M. Barber, il y aurait davantage de feux hibernants aux Territoires du Nord-Ouest à l’heure actuelle, mais il y a peu de données historiques sur ce phénomène dans la région. «C’est difficile de dire si ce sera une saison record [ou] de quantifier ce qui est considéré comme un feu hibernant et ce qui ne l’est pas.»
Les Territoires du Nord-Ouest sont aussi plus propices à ce genre de feux, en raison de la forte présence de tourbières et d’humus dans les sols, des environnements qui nourrissent ces feux hibernants.
«Ces feux peuvent prendre racine, car il y a beaucoup de sécheresse en ce moment. C’est particulièrement le cas dans les régions de Hay River et de Fort Smith, qui ont connu l’une des années les plus sèches jamais enregistrées», indique l’analyste.
Difficiles à éteindre
Le combat contre ces feux en hiver n’est pas non plus chose facile. «Ils sont difficiles à atteindre. Pour les éteindre, il faut creuser non seulement dans le manteau neigeux, mais aussi dans le sol, et les éteindre à la source», explique Quinn Barber.
Une tâche difficile et ardue pour les équipes de pompiers, même si le feu est relativement petit. C’est pourquoi la meilleure approche est de les surveiller.
C’est d’ailleurs ce que fait déjà le territoire, selon Mike Westwick, agent d’information sur les feux du gouvernement territorial.
«On utilise différentes méthodes pour les détecter. On peut utiliser des satellites de détection, des vols de surveillance. Et les signalements des membres du public», dit-il.
Le territoire peut aussi compter sur neuf tours d’incendie équipées de caméras à 360 degrés qui permettent une détection précoce des incendies et de trois tours gardées par des employés.
«La préparation et l’intervention en cas de feu de forêt sont un travail qui dure toute l’année», dit Mike Westwick.
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