Le Yukon manquera ses objectifs d’émissions sans stockage d’énergie, dit un rapport
Sans stockage d’énergie, le gouvernement du Yukon pourrait manquer ses objectifs de réductions d’émissions, estime un rapport de la firme Navius Research.
Le territoire vise à réduire ses émissions de 45 % d’ici 2030. Pour y arriver, le gouvernement veut notamment que 97 % de son électricité provienne d’énergies renouvelables d’ici la fin de la décennie.
Le défi réside toutefois dans le fait que la quantité d’énergie produite par le solaire ou l’éolien est variable, car assujettie à la météo. Aussi, avec une population qui devrait augmenter, Navius Research avance que la demande en électricité comparativement à celle de 2020 pourrait doubler dans les prochaines années.
Pour ces raisons, le rapport stipule que les objectifs du gouvernement en matière d’émissions ne seront «pas possibles sans stockage, à moins que la capacité hydroélectrique ne soit augmentée au-delà des expansions prévues».
Selon Navius Research, le stockage hydroélectrique par pompage et les batteries lithium-ion sont «les deux technologies les plus prometteuses pour le stockage de l’électricité au Yukon».
Le rapport, commandé par le gouvernement yukonnais, a analysé la manière dont le territoire peut répondre à la demande en électricité jusqu’en 2050 de la manière la plus économique possible.
Navius Research a ainsi pris en compte des éléments comme les projets solaires et éoliens dans son analyse, qui «sont les options les plus rentables pour répondre à la nouvelle demande d’électricité sur les réseaux intégrés et éloignés».
Le gouvernement est confiant
D’après le directeur de la branche énergétique du gouvernement territorial, Shane Andre, il existe déjà une quantité importante de stockage dans les centrales hydroélectriques.
Il estime que le territoire a le potentiel de construire davantage d’installations hydroélectriques et de stockage d’énergie, rappelant que certains projets ont justement été proposés. Par exemple, le Yukon construit un système de stockage d’énergie par une batterie à l’échelle du réseau, dont le coût est estimé à 35 millions de dollars.
« Vous voyez également des idées de projets intéressants comme un réseau connecté à la Colombie-Britannique, ce qui permettrait au territoire de profiter du stockage d’énergie dans d’autres régions », a-t-il ajouté.
Le solaire et l’éolien ne vont pas tout régler
Pour Michael Ross, le président du Conseil de recherches industrielles en matière d’innovation sur l’énergie du Nord à l’Université du Yukon, les données du rapport ne sont pas étonnantes.
À son avis, le gouvernement devra trouver un moyen de stocker l’électricité au quotidien tout en maintenant les coûts à un niveau bas : «L’un des défis est que la puissance entrante doit être égale à la puissance sortante, à tout moment [pour maintenir la stabilité du réseau].»
«S’il existe un moyen de stocker de l’énergie supplémentaire lorsqu’il y a un excès d’énergie, puis de l’utiliser lorsque l’énergie est inefficace, cela pourrait résoudre de nombreux problèmes rencontrés par les services publics», a-t-il précisé.
Le coût demeure toutefois un enjeu, car selon lui, les systèmes de batteries sont «assez chers».
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