Saumons d’élevage : l’UE soupçonne une entente entre des producteurs norvégiens
Bruxelles soupçonne six producteurs norvégiens d’avoir abusé de leur position dominante dans le saumon d’élevage et de s’être entendus afin de fausser la concurrence sur le marché européen.
Plusieurs des groupes concernés ont rejeté ces soupçons.
La Commission européenne a annoncé jeudi avoir informé les entreprises Cermaq, Grieg Seafood, Bremnes, Lerøy, Mowi et SalMar des griefs retenus contre elles.
L’exécutif européen les soupçonne d’avoir échangé, entre 2011 et 2019, « des informations commercialement sensibles » concernant en particulier leurs prix et leurs volumes de ventes ainsi que leurs capacités de production.
Cette communication des griefs n’est qu’une étape formelle dans l’enquête menée par la Commission, gendarme de la concurrence dans l’UE. Elle ne préjuge pas de l’issue de cette enquête.
« Mowi conteste l’avis préliminaire de la Commission ainsi que la qualification du comportement qui lui est prêté sur le marché du saumon atlantique d’élevage norvégien, et croit fermement qu’il n’y a eu aucune violation des règles de concurrence », a dit le numéro un mondial du saumon dans un communiqué.
SalMar, un autre poids lourd du secteur, s’est lui aussi dit « en fort désaccord avec l’avis préliminaire de la Commission et fera valoir son point de vue dans une réponse détaillée ».
Alertée par plusieurs acteurs du marché, la Commission européenne avait procédé à des inspections inopinées dans les locaux de ces entreprises en février 2019.
Si la Commission estime qu’il existe des preuves suffisantes d’une infraction, elle peut imposer aux entreprises contrevenantes des amendes pouvant atteindre 10 % de leur chiffre d’affaires mondial.
Sur la base des chiffres de 2022, derniers chiffres annuels disponibles, une amende au taux maximal, pour peu que celui-ci soit retenu, approcherait 13 milliards de couronnes (1,7 G$ CA), selon les calculs du site e24.no.
En début d’après-midi, l’action de Mowi perdait 4,37 % à la Bourse d’Oslo, SalMar 2,19 %, Grieg Seafood 6,36 % et Lerøy 5,43 %.
Aucune date limite n’est fixée pour clore les investigations.
La Norvège représente « plus de la moitié de la production mondiale de saumon atlantique d’élevage » et l’UE en est le principal importateur, a indiqué la Commission.
Elle a précisé que l’entente présumée concernait les ventes de saumon atlantique frais, entier et éviscéré, élevé en Norvège, qui représente près de 80 % du saumon atlantique d’élevage exporté par ce pays.
Les saumons congelés ou transformés comme les filets ou le saumon fumé ne sont pas concernés.
