Énergie nucléaire, défense : les ambassadeurs français et américain visitent le Yukon
L’ambassadeur de France, Michel Miraillet, était de passage au Yukon cette semaine. Il s’est entretenu avec le premier ministre Ranj Pillai, notamment sur les relations concernant la francophonie, les minéraux critiques et l’utilisation de petits réacteurs modulaires comme solution énergétique pour le territoire.
C’est la première fois que Michel Miraillet met les pieds dans le territoire depuis sa nomination en 2022. La présence du représentant français s’est fait sentir dès qu’il est sorti de l’avion, et cela l’a un peu surpris.
«Quand on est à Ottawa, on ne voit pas forcément le Yukon. On a naturellement la relation avec le Québec, qui est fondamentale, mais il y a aussi une réalité francophone franco-ontarienne, franco-manitobaine. Et celle qui m’avait un peu échappé, je l’avoue, c’est le Yukon», dit-il.
Il y a un vrai intérêt pour nous à faire en sorte que le Yukon se fasse reconnaître beaucoup plus comme un élément de la francophonie canadienne. Je l’ai dit au premier ministre d’ailleurs.
– Michel Miraillet, ambassadeur de France au Canada
Dans sa rencontre avec le premier ministre Pillai, il a aussi été question de l’utilisation de petits réacteurs modulaires pour répondre à la demande énergétique grandissante du territoire, mais aussi du pays.
«Nous restons à jour et augmentons nos connaissances des technologies énergétiques émergentes, ce qui inclut l’énergie nucléaire, qui peut aider le Yukon à atteindre ses futurs besoins en énergie», écrit dans un courriel la responsable de communication pour le cabinet, Laura Seeley.
Elle ajoute que le gouvernement territorial continue de faire partie de cette discussion nationale tout en évaluant la faisabilité de leur utilisation dans un contexte yukonnais.
Pour Michel Miraillet, si le pays souhaite produire de l’énergie qui respecte les normes de l’Accord de Paris afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius, «la solution, elle est nucléaire et la solution nucléaire, elle vaut pour tout le Canada».
Une plus grande coopération entre les deux pays sur ce point pourrait ainsi être envisagée.
«Ce que nous voyons, c’est que nous avons deux industries nucléaires assez semblables qui sont en fait deux chaînes de valeur totalement interpénétrée. Il n’y a pas un réacteur français dans lequel il n’y a pas des pièces qui ont été faites au Canada et vice versa», dit-il, ajoutant que, pour le moment, les discussions sont plutôt globales et non particulières au Yukon.
Visite parallèle des ambassadeurs américain et allemand
En même temps que la visite de l’ambassadeur de la France, l’ambassadeur des États-Unis et l’ambassadeur d’Allemagne étaient tous deux également de passage dans la capitale yukonnaise.
«C’est seulement une coïncidence. Ils étaient ici de manière indépendante pour d’autres rencontres et se sont arrêtés pour voir le premier ministre», assure l’ambassadeur des États-Unis au Canada, David L. Cohen.
De son côté, il a été surtout question de sécurité, mais aussi de renforcer les relations entre le Yukon et l’Alaska.
«Le Canada sera le seul pays de l’OTAN qui ne dépensera pas 2 % de son PIB dans la défense et qui n’a pas de plan pour y parvenir d’ici la fin de l’année», a souligné l’ambassadeur, qui indique d’un même souffle continuer à inciter Ottawa à investir plus.
Il rappelle que le Canada est l’un des pays fondateurs de l’OTAN et un membre central de l’organisation.
Vous ne devriez pas vouloir vous mettre dans une situation où votre engagement envers l’OTAN est remis en question parce que vous ne dépensez pas 2 % de votre PIB dans la défense.
– David L. Cohen, ambassadeur des États-Unis au Canada
Il s’agissait aussi d’une toute première visite pour David L. Cohen, ainsi que pour l’ambassadrice allemande Sabine Sparwasser. Pour Ranj Pillai, «renforcer les relations internationales et apprendre des uns des autres est important pour continuer à bâtir un futur durable pour les Yukonnais».
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