Des députés territoriaux s’inquiètent de la situation énergétique aux T.N.-O.

Des députés des Territoires du Nord-Ouest croient que la situation énergétique est devenue critique. (Photo : Doug Prendergast)

Entre la hausse du prix du carburant, les bas niveaux d’eau, les divers obstacles à la transition aux énergies renouvelables et les infrastructures vieillissantes, des députés des Territoires du Nord-Ouest craignent que la situation soit devenue critique.

Les défis auxquels fait face la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC) ont ainsi fait l’objet d’un examen lundi par les députés du Comité permanent des opérations gouvernementales. Ils ont tenu une séance d’information publique à l’Assemblée législative.

La séance a réuni le PDG de la NTPC, Cory Strang, et la ministre responsable de la société d’énergie, Caroline Wawzonek.

Une séance d’information publique a rassemblé lundi les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales. (Photo : CBC)

Il a notamment été question de la hausse de la consommation de carburant qui a grimpé de manière considérable en 2023-2024, pour atteindre environ 45 millions de litres, soit une quantité plus de deux fois supérieure à celle des dernières années.

Cette tendance est attribuable, entre autres, à la sécheresse qui perdure dans la région et fait en sorte que le réseau hydroélectrique Snare ne peut pas répondre à la demande. Ce dernier produit de l’hydroélectricité pour Yellowknife, N’Dilo, Dettah et Behchokǫ̀.

Le réseau Snare, composé de quatre centrales, produit de l’hydroélectricité pour les communautés de Yellowknife, de N’Dilo, de Dettah et de Behchokǫ̀. (Photo : Doug Prendergast

Ces dernières années, l’hydroélectricité a représenté environ 98 % de l’énergie fournie à Yellowknife et ses environs, mais cette proportion avoisinait récemment les 50 %.

Malgré les bas niveaux d’eau, le système hydroélectrique Snare semble toujours être le plan à long terme de la NTPC, selon des documents de l’Office des terres et des eaux du Wek’èezhìi montrant le renouvellement du permis d’utilisation des eaux pour les 39 prochaines années.

Quel avenir pour l’énergie renouvelable?

Durant la séance, Cory Strang a affirmé que le projet d’éolienne à Inuvik était prometteur.

Le projet devait initialement coûter 40 millions de dollars, mais la facture s’est alourdie au cours des dernières années, pour atteindre 88 millions. Une hausse qui s’explique par de multiples délais et la crise sanitaire, selon le porte-parole de la NTPC, Doug Prendergast.

«Malgré les augmentations de coûts, le projet demeure extrêmement bénéfique», dit-il, en ajoutant que le projet devrait réduire l’utilisation de carburant d’environ 30 % à Inuvik.

Une partie de l’éolienne est arrivée par barge à Inuvik en septembre 2022. (Photo d’archives/Radio-Canada/Karli Zschogner)

Selon Cory Strang, une transition trop rapide vers un système énergétique renouvelable peut toutefois engendrer des défis et notamment contribuer à une hausse des factures d’électricité.

«Il semble que nous soyons confrontés à une crise»

Durant la séance d’information en Chambre, le député de Yellowknife Centre, Robert Hawkins, a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation énergétique.

«Nous ne pouvons pas octroyer des subventions de 15 à 30 millions de dollars supplémentaires, [surtout] si nous ne pouvons pas produire d’électricité et n’avons pas de nouveaux clients et n’en voyons pas à l’horizon», a déclaré le député.

À quel moment qualifierons-nous cette situation de crise?

– Robert Hawkins, député, Yellowknife Centre

Le député Robert Hawkins qualifie la situation énergétique actuelle de «crise» aux T.N.-O. (Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Caroline Wawzonek estime quant à elle que la situation énergétique actuelle est l’un des casse-têtes les plus importants aux Territoires du Nord-Ouest.

«Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner comme nous l’avons fait pendant les 50 dernières années sans ressentir un sentiment d’urgence», a dit la ministre responsable de la NTPC.

Elle a reconnu que ce changement nécessitera des coûts importants et une grande volonté politique.

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