Apprendre le tlicho avec l’aide d’aînés autochtones de l’Arctique canadien

Les élèves et les aînés autour d’une table dans les bureaux du Collège nordique francophone de Yellowknife, dans l’Arctique canadien. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Pour un deuxième semestre consécutif, le Collège nordique francophone de Yellowknife, dans le nord-ouest du Canada, a mis en place un programme de mentorat dans ses cours de tlicho pour jumeler ses élèves à des aînés de la communauté. Une façon de rapprocher les cours de langues à la culture qui s’y rattache.

Devant le succès du programme de mentorat l’automne dernier, le collège offre aussi pour la première fois un cours de débutants de deuxième niveau.

Selon l’enseignante de la classe Georgina Franki, la langue, la culture et l’histoire tlicho sont indissociables et c’est pour cela que la présence des aînés est si importante dans le programme de mentorat.

« Quand j’enseigne la classe de langue, il y a une passion parce que je parle d’où provient le langage et comment nos aînés prononcent les choses et comment ils ont créé les mots. »

Georgina Franki, enseignante

Des élèves ont été jumelés avec des aînés lors de leur première classe de la session lundi soir.

Au cours des prochains mois, les deux groupes devront se rencontrer à plusieurs reprises. Ils discuteront en s’affairant à des activités plus traditionnelles, comme la pêche sur la glace, la broderie ou la cuisine ou bien simplement autour d’un café ou de tâches ménagères.

Le tout en s’exprimant en tlicho, le plus souvent possible.

Georgina Franki enseigne le cour de tlicho au Collège nordique francophone. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Pour les élèves

Les élèves présents lors de la rencontre de lundi se sont installés à Yellowknife ces dernières années ou ne sont pas originaires de la région.

Si certains disent vouloir apprendre le tlicho pour les aider dans leurs interactions au travail, d’autres comme Nha Ly disent surtout vouloir apprendre la langue et la culture par respect des habitants du territoire où ils vivent.

Originaire du Vietnam, mais ayant passé la majorité de sa vie à Yellowknife, Nha Ly dit avoir raté des occasions de se rapprocher de la langue locale pendant sa jeunesse. C’est plus tard à l’université qu’elle a découvert l’importance de la langue et de la culture.

« J’ai grandi en voyant la culture tlicho et wıìlıìdeh, mais sans m’engager […] » , dit-elle. Avec tout ce que j’apprends sur la décolonisation et l’histoire, la prochaine étape était d’apprendre le tlichǫ, la langue de l’endroit que j’ai le privilège d’appeler ma maison depuis près de 20 ans. »

Pour les aînés

Pour les aînés comme Jeannie Martin qui a été jumelé avec Nha Ly, c’est surtout l’occasion de partager leur culture et d’aider des habitants de Yellowknife à mieux l’apprécier et la respecter.

« Yellowknife est maintenant une ville multiculturelle. C’est bien lorsque quelqu’un d’une culture différente est en mesure de dire bonjour à nos aînés », dit-elle.

Jeannie Martin espère aussi que plus il y aura de gens qui s’intéressent à sa culture, moins il y aura de préjugés à l’endroit des Autochtones.

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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