Le Nunavik commémore les femmes autochtones disparues et assassinées
La commémoration bénéficie d’un coup de pouce du gouvernement fédéral canadien, qui est engagé depuis quelques années dans un processus de réconciliation avec les peuples autochtones.
Cet engagement comprend des fonds pour améliorer le bien-être des différentes communautés autochtones du pays.
Le financement fédéral pour soutenir la commémoration au Nunavik sera remis en priorité aux organisations sans but lucratif, qui ont connu une baisse substantielle de leurs ressources en raison des problèmes liés à la pandémie de la COVID-19.
Ottawa voudrait ainsi leur permettre de relancer leurs activités et de mener à bien les festivités de commémoration des femmes et filles autochtones disparues et assassinées.
Cette commémoration revêt une signification particulière en raison des enjeux de sécurité et de l’importance de renforcer les mesures pour remédier à la violence envers les femmes, les filles et les membres des communautés LGBTQ et bispirituels autochtones.
Le fonds fédéral de 13 millions de dollars appuiera plus de 100 initiatives de commémoration portées par des organismes d’un bout à l’autre du pays pour rendre hommage à ces personnes.
Prenant la parole en lieu et place de la ministre des Femmes, de l’Égalité des genres et du Développement économique et rural, Pablo Rodriguez, lieutenant du Québec et leader du gouvernement à la Chambre des communes, a annoncé qu’un premier montant de 100 000 $ sera consacré au financement des ateliers sur le territoire. Les fonds serviront aussi à financer les événements commémoratifs du centre de santé inuulitsivik, dans les communautés de Puvirnituq et d’Inukjuak, au Québec, et à la commande d’une sculpture commémorative.
Critiques en l’absence d’un plan concret de mise en œuvre du rapport d’enquête nationale
Le financement fédéral intervient à un moment où Ottawa est critiquée en raison de l’absence d’un plan concret de mise en œuvre des recommandations du rapport provisoire de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées, publié en novembre 2017, dont la version finale a été présentée le 3 juin 2019 lors d’une cérémonie publique à Gatineau.
Le gouvernement libéral a dit poursuivre les efforts en vue de l’élaboration de ce plan d’action national. En attendant l’atteinte de cet objectif, le fédéral dit avoir envisagé toutes les voies possibles, de concert avec les communautés autochtones et les paliers de gouvernement, pour faire en sorte que pareille tragédie ne se reproduise plus.
Engagé sur la route de la réconciliation, le gouvernement cherche à panser les blessures des familles et des communautés des Premières Nations, des Inuit et des Métis partout au pays.
La commémoration mettra l’accent sur la sensibilisation des communautés sur l’importance de respecter la sécurité et la vie afin d’éviter de nouvelles disparitions, a souligné le lieutenant du Québec et leader du gouvernement à la Chambre des communes, Pablo Rodriguez.
Abondant dans le même sens, la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, souligne que le moment de commémoration est privilégié pour honorer les membres des familles, des personnes survivantes et des communautés dont la vie a été bouleversée à jamais.
Pour sa part, la directrice des services sociaux du centre de santé Inuulitsivik, Maata Putugu, a relevé qu’en plus d’honorer la mémoire des personnes enlevées à leurs familles, l’intention de la commémoration est de briser le cycle de la violence.
Avec des informations du gouvernement fédéral