L’avenir incertain du Conseil de l’Arctique, présidé par la Russie, inquiète les Inuit

La partie arctique de la Russie se réchauffe trois à quatre fois plus vite que le reste de la planète. Sur cette photo, un ours polaire se repose sur des amas de glace flottante dans la Manche britannique, près de l’archipel François-Joseph, dans la région russe d’Arkhangelsk. (Ekaterina Anisimova/AFP)
Sept États membres du Conseil de l’Arctique ont annoncé jeudi dernier qu’ils suspendaient leur participation aux travaux de ce forum actuellement présidé par la Russie en raison de la guerre en Ukraine. L’incertitude qui plane maintenant sur l’avenir de la collaboration entre les nations arctiques inquiète le Conseil circumpolaire inuit (CCI).

« L’avenir du Conseil de l’Arctique, qui se base sur une coopération pacifique et sur un respect mutuel, nous préoccupe », a déclaré le CCI, qui représente environ 180 000 Inuit en Alaska, au Canada, au Danemark et en Russie.

« Nous suivons de près la situation et convenons que cette pause temporaire donnera le temps d’examiner les modalités nécessaires pouvant nous permettre de poursuivre l’important travail du Conseil au vu des circonstances actuelles », a ajouté l’organisme, en référence à l’agression de l’Ukraine par les forces russes déclenchée le 24 février dernier.

Participent au Conseil de l’Arctique sur une base permanente six groupes autochtones, dont le CCI, et les huit nations arctiques, soit le Canada, le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède, les États-Unis et la Russie.

Fondé en 1996, il vise une collaboration entre les États du Nord sur les questions de protection de l’environnement et de développement durable. Les questions militaires et de sécurité ont été explicitement exclues du forum depuis sa création.

L’année dernière, la Russie a succédé à l’Islande à la présidence tournante de deux ans.

« Les principes fondamentaux de souveraineté et d’intégrité territoriale, fondés sur le droit international, sous-tendent depuis longtemps les activités du Conseil de l’Arctique, un forum que la Russie préside actuellement », ont déclaré le Canada, le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède et les États-Unis.

Une semaine après l’invasion russe en Ukraine, ces sept États membres ont déclaré que leurs représentants « ne se rendront pas en Russie pour les réunions du Conseil de l’Arctique » à la lumière « de la violation flagrante » des « principes fondamentaux de souveraineté et d’intégrité territoriale » par Moscou.

« En outre, nos États suspendent temporairement leur participation à toutes les réunions du Conseil et de ses organes subsidiaires, dans l’attente de l’examen des modalités nécessaires qui peuvent nous permettre de poursuivre l’important travail du Conseil au vu des circonstances actuelles. »

De son côté, le Conseil circumpolaire inuit a assuré qu’il allait poursuivre son travail transfrontalier avec ses membres et a réitéré son appel pour que l’Arctique demeure une zone de basse tension.

« Les Inuit s’engagent à ce que l’Arctique reste une zone de paix », a déclaré le CCI.

D’autres groupes permanents du Conseil de l’Arctique, dont le Conseil des Athabaskans de l’Arctique et le Conseil international des Gwich’in, ont abondé dans le même sens.

D’après un texte de Eilis Quinn

Radio-Canada

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