Femmes tuées par un homme : l’Alaska toujours en tête de liste aux États-Unis

Le taux de meurtres de femmes par un homme est deux fois et demie plus élevé en Alaska que dans l’ensemble des États-Unis. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)
L’Alaska connaît une épidémie prolongée de violence contre les femmes et particulièrement celles d’origine autochtone, selon les données d’un rapport paru cette semaine. L’État américain trône depuis plusieurs années au sommet de la liste des États où le taux de meurtres de femmes par un homme est le plus élevé.

Selon les données analysées par le Violence Policy Center, une ONG basée à Washington qui milite pour le contrôle des armes à feu, le taux de femmes tuées par un homme en Alaska était de 3,43 pour 100 000 femmes en 2020, soit deux fois et demie le taux moyen des États-Unis, qui est de 1,34 pour 100 000 femmes.

À la suite de l’Alaska viennent des États du Midwest et du Sud : l’Oklahoma (3,28), le Wyoming (2,80), l’Arkansas (2,66), la Louisiane (2,18), le Dakota du Nord (2,14) et le Missouri (2,14). 

De plus, les femmes autochtones de l’Alaska sont touchées de manière disproportionnée par la violence causant la mort. En 2020, le taux de femmes autochtones de l’Alaska tuées par un homme était de 12,63 pour 100 000 femmes, soit plus de trois fois et demie le taux de toutes les femmes en Alaska et 10 fois le taux pour les femmes blanches de l’État.

Ce graphique montre la tendance en Alaska et dans l’ensemble des États-Unis pour le taux d’homicides de femmes par un homme (taux pour 100 000 femmes). L’Alaska est arrivé en première ou deuxième place de tous les États au cours des 10 dernières années. (Violence Policy Center)

Contrer cette épidémie de violence meurtrière contre les femmes en Alaska, en particulier contre les femmes autochtones, devrait être une priorité absolue pour les législateurs de l’État, selon les auteurs du rapport.

La grande majorité des femmes sont tuées par quelqu’un qu’elles connaissent, souvent un conjoint ou un ex-conjoint, que ce soit en Alaska ou au niveau national.

Les 12 femmes tuées par un homme en Alaska en 2020 étaient relativement jeunes : leur âge moyen était de 34 ans. 

À l’échelle nationale, pour les meurtres de femmes dans lesquels l’arme est connue, 61 % ont été commis avec une arme à feu.

Aux États-Unis, l’industrie des armes à feu et leur circulation ont explosé ces dernières années.

Le rapport souligne néanmoins qu’en 2022, des lois ont été adoptées au Congrès américain concernant la violence contre les femmes et sur la prévention de la violence par armes à feu. 

« Depuis l’adoption de ces lois, la violence domestique est de plus en plus traitée comme un problème grave, à juste titre. Les États ont également réformé leurs lois pour mieux protéger les victimes de violence domestique et retirer les armes à feu des personnes ayant des antécédents de violence domestique », peut-on lire dans le rapport. Les auteurs soulignent toutefois que beaucoup reste à faire pour éradiquer ces fléaux.

Violence dans le Grand Nord

Au Canada également, les femmes autochtones sont surreprésentées parmi les femmes victimes de violence et de violence qui cause la mort.

Des études précédentes suggèrent un lien entre la violence chez les Autochtones et les politiques de colonisation passées et actuelles, selon Statistique Canada, y compris le système des pensionnats pour Autochtones, la marginalisation et le racisme institutionnalisé.

La pandémie et les confinements ont aussi contribué à exacerber la violence conjugale, tant aux États-Unis qu’au Canada, ce qui se reflète possiblement dans ces données de 2020 aux États-Unis.

Le gouvernement fédéral canadien pour sa part, dans son plan d’action en réponse à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, s’engageait notamment de fournir ou d’améliorer le financement pour un certain nombre de programmes pour le droit à la culture, à la santé, au mieux-être, à la sécurité et à la justice. 

Des engagements concernaient aussi la modernisation des lois et la lutte contre le racisme systémique qui entrave l’accès au système de santé et au système de justice. 

Des rapports ont aussi souligné l’importance d’améliorer le traitement des femmes autochtones par les forces de l’ordre.

Il est aussi à noter que les trois territoires du Nord canadien sont également ceux qui ont les plus haut taux de crimes violents et de crimes commis avec des armes à feu au pays.

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