Un contrat de 122 millions $ à une entreprise détenue par des Inuit pour le soutien à la base d’Alert

Un avion militaire à la base d’Alert. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Le gouvernement fédéral renouvelle un contrat avec l’entreprise Nasittuq Corp. pour huit ans et demi pour l’entretien et la fourniture de services à la base militaire et de recherche la plus septentrionale du Canada, à Alert, dans l’extrême nord de l’île d’Ellesmere.

Nasittuq Corp., basée à Ottawa et détenue en majorité par des actionnaires inuit depuis une restructuration en 2021, avait le contrat de services de soutien de la base d’Alert depuis 2012.

Le renouvellement est confirmé pour huit ans et demi, avec deux possibilités de prolongation de quatre années.

Le contrat couvre « tous les services de soutien du site de la SFC Alert, y compris les logements, les services d’alimentation, l’entretien et l’utilisation des terrains et des routes (y compris la piste d’aérodrome), les centrales électriques, les bâtiments, les génératrices, les réseaux d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, les systèmes d’alarme incendie, les réservoirs de stockage des carburants ainsi que l’exploitation d’une carrière », peut-on lire dans un communiqué du ministère de la Défense nationale, diffusé lundi.

« Nasittuq Corporation s’occupera également de l’entretien et des travaux majeurs de réfection de quelque 90 bâtiments de la station – dont 19 grandes structures », poursuit le gouvernement fédéral.

La station compte plusieurs bâtiments, mais pour des raisons de sécurité, les Forces armées n’acceptent pas que certaines installations soient photographiées. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Environ 80 personnes travaillent et vivent à la station, située à environ 817 km du pôle Nord. La station sert aux Forces armées canadiennes ainsi qu’aux météorologistes et scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada. La localité canadienne la plus proche d’Alert est Grise Fiord, la collectivité inuit la plus septentrionale du Canada, qui se trouve à environ 725 km plus au sud.

Le contrat a été octroyé à l’issue d’un processus d’appel d’offres. « C’est une victoire excitante pour nous, et nous sommes impatients de continuer à faire ce que nous faisons le mieux », affirme Jody Langelier, présidente de Nasittuq, dans un communiqué de l’entreprise. « Notre expérience profondément enracinée dans le Nord nous permet de fournir en toute sécurité des services de soutien à la vie réelle dans certaines des conditions les plus difficiles de l’Arctique. »

Selon le fédéral, ce contrat doit contribuer à maintenir des emplois dans la région et « continuer à offrir des avantages socioéconomiques aux collectivités inuit, nordiques et arctiques ».

La Directive fédérale sur les marchés de l’État dans la région du Nunavut, adoptée en 2019, fait en sorte que le gouvernement doit privilégier les entreprises inuit et favoriser la main-d’œuvre inuit dans l’octroi des contrats par appel d’offres au Nunavut.  

Une des stations radar du Système d’alerte du Nord dans l’Arctique canadien. (Raytheon Canada Limited)

Au début de l’année, l’entreprise s’était vu octroyer un contrat de 592 millions sur sept ans pour l’exploitation et l’entretien du Système d’alerte du Nord, le réseau d’une cinquantaine de stations radars dans le Grand Nord datant des années 1980-90.

Nasittuq Corp. est détenue par Nunasi Corporation, Pan Arctic Inuit Logistics Corporation (PAIL) et ATCO Frontec.

Nunasi Corporation est une société de développement détenue entièrement par des Inuit, basée à Iqaluit, au Nunavut.

PAIL est elle-même détenue par six regroupements inuit : Qikiqtaaluk Corporation, Kitikmeot Corporation, Sakku Investments Corporation, Inuvialuit Development Corporation, Nunatsiavut Group of Companies et la Société Makivik.

ATCO Frontec est quant à elle basée à Calgary, en Alberta.

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