La Russie, une puissance militaire dans l’Arctique, selon la marine de guerre des États-Unis
Lors d’une récente rencontre, de hauts responsables militaires américains auraient discuté, « de façon assez détaillée », de la nature du renforcement et de l’activité navale de la Russie dans la région arctique, révèle la marine de guerre des États-Unis
Dans une publication publiée sur le site officiel de la marine de guerre américaine, l’amiral Daryl Caudle, commandant des forces navales, et le vice-amiral Dan Dwyer, commandant de la Seconde Flotte, ont pris la parole en février dernier afin de s’entretenir spécifiquement sur le cas de la Russie lors d’un séminaire parrainé par le Wilson Center’s Polar Institute et le Center for Maritime Strategy.
Selon les propos de M. Caudle concernant l’accroissement des capacités russes dans l’Arctique et repris par le papier en ligne, la Russie dispose de 6 bases, de 14 aérodromes, de 16 ports en eau profonde et de 14 brise-glace.
« Ils dominent la géographie de la région et possèdent la capacité de dominer en termes de forces et d’infrastructures », a ajouté l’amiral. « Ils ont des intérêts de souveraineté territoriale et ont élevé leur flotte dans la région au rang d’espace militaire à part entière. »
On apprend également dans la publication que durant des décennies, la Russie et l’ancienne entité de l’Union soviétique ont particulièrement protégé les zones septentrionales de la mer de Barents et de l’océan Arctique, « dans le but de maintenir un bastion protecteur pour sa force de missiles à tête nucléaire déployée sur ses sous-marins lanceurs d’engins ».
La stabilité de l’Arctique remise en cause
Pour l’amiral Caudle, Moscou possède la plus grande flotte de brise-glace du monde et a même armé des brise-glace avec le missile de croisière baptisé « Kalibr ». « Le pays dispose d’un système de défense à haut niveau de préparation, de mobilité et de puissance de feu », a-t-il souligné.
Toujours d’après M. Caudle, ces armes comprennent les missiles de croisière d’attaque terrestre « Kalibr » lancés par sous-marin, le missile antinavire à longue portée « Kinzhal » et le missile de croisière mobile d’attaque terrestre « Screwdriver ».
De son côté, le vice-amiral Dan Dwyer a affirmé que « la stabilité dont nous jouissions dans le Grand Nord est en fait remise en question non seulement par le changement climatique, mais aussi par la Russie elle-même ».
Il a rappelé qu’en juillet 2022, la Russie a publié sa nouvelle doctrine maritime qui met dorénavant la priorité sur l’Arctique comme sa plus importante direction stratégique régionale et s’engage à protéger ces eaux « par tous les moyens ».
« L’Atlantique était leur priorité. Maintenant, les Russes réalisent que l’Arctique est la clé de leur économie et de leur défense alors qu’ils voient le recul de la calotte glaciaire arctique », a noté M. Dwyer.
Avec les informations de la marine de guerre américaine
- Sécurité dans l’Arctique : on doit s’équiper face à l’« acteur irrationnel » qu’est la Russie, disent des experts
- « Le Canada joue un rôle clé » dans l’OTAN, soutient son secrétaire général
- L’intérêt de la Russie et de la Chine pour l’Arctique dans la mire d’un comité sénatorial canadien
- Protection de l’Arctique : une présence permanente canadienne réclamée
- Washington détaille une nouvelle stratégie pour l’Arctique
- Les visions divergent quant aux priorités de sécurité dans l’Arctique canadien
- « Pour développer l’Arctique, ça prend une volonté politique »
- Sécurité de l’Arctique : le NORAD obtiendra-t-il ce qu’il lui faut dans le budget fédéral du Canada?