La marine russe mène des exercices militaires d’envergure dans l’Arctique

Le croiseur lance-missiles à propulsion nucléaire Pierre le Grand, vaisseau amiral de la Flotte du Nord de la marine russe, photographié ici en 2017, accompagné d’un sous-marin à propulsion nucléaire. (Elena Ignatyeva/AP/CP)
Plus d’une dizaine de navires de guerre et de sous-marins russes, accompagnés d’avions, ont entamé des manoeuvres d’entraînement dans la mer de Barents et autour des côtes et des îles russes de cette région de l’Arctique, selon la marine russe.

« La Flotte du Nord a commencé un exercice prévu avec une force de frappe interarmes pour faire face aux situations de crise dans l’Arctique », rapporte l’agence russe Tass, citant le service de presse de la marine.

« Au cours des manœuvres qui dureront jusqu’à la fin de la semaine, les forces participantes s’entraîneront à la défense et aux missions consistant à contenir l’ennemi dans la mer de Barents et à repousser une attaque contre les îles et le littoral russes », poursuit l’agence Tass.

Le croiseur lance-missiles à propulsion nucléaire Pierre le Grand, vaisseau amiral de la Flotte du Nord, est le plus grand participant à cet exercice, toujours selon Tass.

Les forces participantes doivent effectuer des tirs de missiles, d’artillerie et d’armes anti-sous-marins. La zone visée par les exercices a été fermée à la navigation et au trafic aérien, poursuit l’agence. Il n’est toutefois pas précisé quels types d’armes seront utilisés.

Ces dernières années, la Russie a réarmé ses archipels arctiques avec de nouvelles pistes pour les avions militaires et a établi des systèmes de défense antimissile visant à assurer l’accès et le contrôle de la route maritime du Nord, analyse l’Independent Barents Observer.

La guerre en Ukraine et la hausse des tensions avec les pays de l’OTAN ont accéléré cette tendance faisant de l’Arctique un espace stratégique prioritaire pour la Russie. C’est d’ailleurs dans la région de Mourmansk, dans la péninsule de Kola, que se concentre une partie de l’arsenal nucléaire du pays.

Toutefois, selon les experts sur la Russie, une partie des effectifs normalement déployés dans le Grand Nord a été mobilisée pour la guerre en Ukraine.

Tensions en hausse

La Russie procède périodiquement dans le Grand Nord à des exercices militaires et à des tests d’armement, dont les fameux missiles hypersoniques, qu’elle qualifie d’« invincibles ». Les alliés au sein de l’OTAN, qui effectuent aussi à l’occasion de grandes opérations dans cette région de l’Arctique, surveillent de près les mouvements de bâtiments et de matériel russes.

La Norvège, en particulier, qui a une frontière commune avec la Russie et qui a souveraineté sur l’archipel du Svalbard,auquel accède aussi la Russie en vertu d’un traité, garde l’œil grand ouvert pour détecter tout bâtiment ou avion qui s’approcherait trop près de son territoire. 

En juillet, deux sous-marins nucléaires russes ont émergé près du port norvégien de Bergen, sur la côte ouest du pays, où se situe la base navale de Haakonsvern, la plus grande des pays nordiques, suscitant certaines craintes.

Lundi, Moscou a accusé un avion-espion britannique d’avoir violé son espace aérien près de Mourmansk, ce qu’il qualifie de « provocation délibérée ». C’est là qu’est basée la flotte du Nord de la marine russe. Un MiG-31 a été déployé pour l’intercepter.

Le Royaume-Uni nie ces allégations. Selon les Britanniques, qui effectuent des missions de reconnaissance dans la région de la péninsule de Kola, c’est plutôt le MiG-31 russe qui a effectué un « rapprochement dangereux » de l’avion de la Royal Air Force.

Puis, jeudi, la Finlande a accusé deux avions de chasse russes d’avoir violé son espace aérien, plus au sud, dans la région de la mer Baltique. L’armée de l’air finlandaise a fait décoller un appareil pour identifier les avions, a précisé le ministère finlandais de la Défense, ajoutant que les gardes-frontières ont entamé « une enquête préliminaire ».

Également jeudi, des avions de chasse suédois et norvégiens ainsi qu’un bombardier B-52 américain ont effectué ensemble des vols d’entraînement dans l’Arctique, à l’est de la ville norvégienne de Tromsø.

La Finlande est en processus, avec la Suède, pour se joindre à l’OTAN, ce qui attise la colère de Moscou. Le pays nordique partage une frontière de 1300 kilomètres avec son voisin russe.

Cette semaine, les pays nordiques Norvège, Finlande, Suède, Danemark et Islande ont annoncé vouloir renforcer en commun leurs moyens de défense et de sécurité face à la menace que pose la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine.

Avec les informations de l’AFP

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