Dans le Grand Nord canadien, le Yukon plaide pour un accès à Internet comparable au reste du pays

Northwestel, une filiale de Bell Canada, est la seule entreprise à fournir une gamme complète de services Internet dans le Grand Nord. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Le gouvernement du Yukon presse le régulateur des télécommunications du Canada à assurer dans le territoire un accès à Internet de qualité comparable à ce qui est offert dans le reste du pays.

Le sujet a été abordé aux audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui ont lieu cette semaine à Whitehorse.

Le sous-ministre adjoint au département de l’information et des technologies de communication du gouvernement, Sean McLeish, a souligné que la qualité des services Internet dans le Grand Nord, particulièrement dans les communautés isolées et rurales, est inférieure à ce qui se trouve ailleurs au Canada.

« Nous aimerions voir un régime qui encourage la concurrence viable et durable. Nous reconnaissons que nous vivons dans une région vaste et peu peuplée, ce qui peut être un défi pour offrir des services dans certains secteurs », a-t-il déclaré devant la commission.

« Là où la concurrence ne surgit pas, nous souhaitons que la commission offre un plan pour une innovation comparable en coût, en fiabilité et en qualité parce que le marché ne se rendra peut-être pas jusque-là », a-t-il expliqué.

Les audiences tenues cette semaine par le CRTC visent à déterminer quelles actions devraient être entreprises pour améliorer les télécommunications dans les communautés du Grand Nord tout en améliorant la réconciliation avec les Autochtones.

Des prix « considérablement plus élevés »

Un rapport annuel publié en février par l’entreprise de télécommunications Wall Communications Inc. a déterminé que les prix pour avoir accès au web dans le Grand Nord sont « considérablement plus élevés que dans le reste du Canada », notamment lorsqu’il s’agit d’augmenter la vitesse de téléchargement.

Le rapport souligne que les consommateurs ont des options « très limitées », car Northwestel, une filiale de Bell Canada, est la seule entreprise à fournir une gamme complète de services Internet dans le Grand Nord.

Par exemple, un forfait pour une vitesse allant de 251 à 500 mégabits par seconde peut valoir jusqu’à 223 $ dans le nord du Canada par rapport à 97 $ en moyenne pour le reste du pays.

« Nous savons que les prix dans le nord sont généralement plus élevés que dans le sud. Nous cherchons simplement à participer au monde virtuel dans une économie virtuelle qui est la même qu’ailleurs au Canada », a souligné Sean McLeish.

Un partenariat demandé avec les Premières Nations

Le CRTC entendra aussi plusieurs Premières Nations locales, des fournisseurs de services Internet et des municipalités durant les audiences qui s’étendront jusqu’à vendredi.

Un peu plus tôt mardi, la commission a pu entendre les arguments des représentants de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, dont la communauté vit dans le secteur de Mayo, à près de 400 kilomètres au nord de Whitehorse.

« La réconciliation est plus que des idées axées sur des subventions », a soutenu la directrice des finances de la Première Nation, Adrienne Hill, qui presse le CRTC de développer un partenariat avec les communautés autochtones pour améliorer l’accès à Internet dans le nord.

« Je pense qu’une relation de réconciliation serait centrée sur une participation avec le CRTC au développement de ces programmes et de ces idées, sans que ce soit uniquement des subventions à court terme qui ne ciblent qu’un aspect particulier », a-t-elle ajouté.

L’été dernier, se remémore Adrienne Hill, un incendie causé par la foudre a déconnecté le système de télécommunication. Elle mentionne que dans les communautés nordiques, une panne de ce genre empêche les familles d’évacuer leurs localités au besoin si le système d’alerte ne peut pas fonctionner.

« Je pense que la monopolisation à travers le pays d’importantes entreprises de télécommunication nous a rendus vulnérables », a-t-elle dit.

« Le CRTC a un rôle à jouer afin de nous permettre de ne plus être autant vulnérables en cas de panne ou lorsque nous avons besoin de payer autant pour avoir accès à de l’aide médicale à distance et à certains types d’éducation », a conclu Adrienne Hill.

Avec les informations de La Presse canadienne

Radio-Canada

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