Un satellite repère de nouvelles fissures dans la glace de mer arctique

Ces images d’icebergs dans la baie de Baffin près de Pituffik, au Groenland, le 20 juillet 2022, ont été captées par la NASA lors d’une mission aérienne destinée à mesurer la fonte de la glace de mer en Arctique. (Kerem Yucel/Getty Images)
Grâce à des observations spatiales affinées, une équipe de scientifiques a détecté plus de fissures de glace de mer dans l’océan Arctique que ce qui avait été observé auparavant.

Une récente étude publiée dans la revue spécialisée The Cryosphere revient d’ailleurs en détail sur les démarches des chercheurs multidisciplinaires de l’Institut de recherche sur l’information aérospatiale de l’Académie chinoise des sciences (CAS).

Le document explique que les « chenaux », c’est-à-dire les fissures qui se forment à l’intérieur d’une glace de mer, jouent un rôle important dans les échanges de chaleur entre l’océan et l’atmosphère. « Plus précisément, les chenaux étroits, d’une largeur inférieure à 100 mètres, contribuent largement au recul de la glace de mer dans l’Arctique », note le rapport.

La télédétection spatiale dans l’infrarouge thermique a toutefois longtemps été limitée à des résolutions modérées allant de centaines de mètres à des kilomètres, soulignent les chercheurs, « ce qui pose un problème pour comprendre la dynamique de la glace de mer dans l’Arctique ».

L’image satellitaire présente une image binaire des sondes potentielles détectées par segmentation. (The Cryosphere)
Une technologie à fort potentiel

Afin de détecter le retrait de la glace de mer à une résolution « sans précédent » de 30 mètres, les experts ont utilisé le spectromètre infrarouge thermique (TIS) à bord du satellite scientifique de développement durable 1 (SDGSAT-1). « Pour la première fois, la résolution spatiale des fissures par télédétection infrarouge est passée de l’échelle du kilomètre à celle de la dizaine de mètres », indiquent les scientifiques.

À ce titre, l’étude montre que la zone de fissures détectée par le satellite en question était 1,3 fois plus grande que celle observée habituellement, ce qui suggère qu’il existe plus de « chenaux » dans la glace de l’océan Arctique que ce qui avait été observé précédemment.

« Cette recherche met en évidence le potentiel du satellite SDGSAT-1 pour l’observation à haute résolution de la glace de mer dans les régions polaires et donne un aperçu sur les conséquences des fissures en ce qui concerne les changements rapides de la glace de mer dans l’Arctique », conclut le document.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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