Seul un Groenlandais sur deux sait que le changement climatique est lié aux activités humaines

Des icebergs vus à travers le brouillard flottent dans la baie de Baffin, près de Pituffik, au Groenland. (Kerem Yücel/AFP/Getty Images)

Quelque 80 % des Groenlandais ont subi des effets du changement climatique, mais seulement la moitié sait que l’activité humaine en est largement responsable, et les jeunes adultes sont parmi les moins conscients, a expliqué vendredi l’auteur d’une étude scientifique sur le sujet.

« Bien que le Groenland soit central pour la science du climat, seulement 52 % des Groenlandais savent que les activités humaines sont principalement responsables du changement climatique », a dit à l’AFP Kelton Minor, chercheur affilié à l’Université de Copenhague.

Dans une étude intitulée L’expérience dépasse la prise de conscience du changement climatique anthropique au Groenland, publiée fin juin dans la revue scientifique Nature Climate Change, M. Minor et ses collègues se sont intéressés aux perceptions du réchauffement par les habitants de l’immense île arctique. Ils n’avaient jamais été interrogés sur la question, en raison notamment de difficultés logistiques.

« L’une des plus grandes surprises de notre équipe a été de découvrir que les Groenlandais les plus jeunes sont moins conscients des changements climatiques liés à l’homme que les plus âgés », a relevé le chercheur.

Ces deux dernières décennies, l’immense calotte glaciaire du Groenland a perdu 4700 milliards de tonnes, contribuant à elle seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre, estiment des scientifiques danois spécialistes de l’Arctique.

La disparition de la glace modifie les habitudes de chasse et de pêche, parmi les principaux revenus des Groenlandais.

Entre 18 et 29 ans, 43 % des jeunes Inuit sont conscients du réchauffement climatique anthropique, « à l’opposé du modèle de sensibilité des jeunes au changement climatique d’origine humaine observé dans d’autres pays de l’Arctique », a-t-il souligné.

L’expérience du changement climatique et la conscience du rôle de l’homme augmentent avec l’âge. Ainsi, 85 % des 50-64 ans déclarent avoir personnellement ressenti les effets du changement climatique et 57 % l’attribuent à des causes humaines.

Toutefois, ceux qui subissent le plus directement les effets du réchauffement climatique sont les moins conscients de son origine humaine, en particulier les pêcheurs et les chasseurs, dit l’universitaire.

Pour M. Minor, cette méconnaissance est liée à l’éducation.

Au moins 58% des personnes ayant suivi un enseignement secondaire connaissent les origines humaines des bouleversements du climat, contre 39 % de ceux qui ne sont pas allés à l’école.

Pour changer les mentalités, il faut améliorer l’accès de la population aux découvertes réalisées sur place par les nombreux scientifiques de passage.

« La prise de conscience du changement climatique d’origine humaine est un facteur important pour s’adapter […] à la fois aux défis et aux occasions qui émergent dans l’Arctique », a insisté le chercheur.

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