Le Grand Nord canadien, un point chaud mondial cet été, selon une étude
L’ouest et le nord du Canada ont été parmi les points chauds de la planète au cours d’un des étés les plus chauds jamais enregistrés, selon une analyse publiée par Climate Central, qui se décrit comme un groupe indépendant de scientifiques et de communicateurs qui étudient et rapportent les faits concernant le climat changeant et la manière dont il touche la vie des gens.
« Le Canada, et en particulier les provinces de l’Ouest, a eu exceptionnellement chaud cet été », a affirmé Andrew Pershing, directeur scientifique de Climate Central.
L’analyse d’Andrew Pershing relie les gaz à effet de serre aux températures quotidiennes dans le monde. L’organisme dit avoir utilisé des méthodes largement acceptées et évaluées par des pairs qui calculent la contribution des changements climatiques aux événements météorologiques extrêmes. Il les a ensuite appliquées aux températures quotidiennes entre juin et août dans 202 pays et territoires à travers le monde.
L’étude a révélé que 98 % de l’humanité subissaient des températures élevées, devenues deux fois plus susceptibles de se reproduire en raison du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et ce, durant la période la plus chaude de l’histoire jamais enregistrée, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
L’analyse de Climate Central a montré que, au cours de l’été, l’ouest et le nord du Canada, dont le nord du Québec, ont enregistré des températures supérieures de 1,5 °C à la normale. Ce chiffre se classe au septième rang des plus élevés au monde.
« Ces régions ont connu des conditions inhabituellement chaudes et très persistantes », indique Andrew Pershing.
Les chercheurs ont ensuite analysé dans quelle mesure ces conditions pouvaient être attribuées aux changements climatiques. Ils ont conclu que, dans une grande partie de la côte ouest, pendant presque tout l’été, des températures quotidiennes inhabituellement élevées étaient rendues trois fois plus probables par les gaz à effet de serre.
Effet dévastateur
Ce rapport constitue la dernière preuve que les changements climatiques ont un effet de plus en plus dévastateur sur le Canada et sur la planète entière.
Cette semaine, les données des satellites Copernicus de l’Union européenne ont montré que les températures moyennes de juin, de juillet et d’août étaient les plus élevées jamais enregistrées dans le monde, soit de deux tiers de degré.
Cet été, des incendies de forêt record ont également eu lieu partout au Canada, ce qui a forcé des milliers de personnes à quitter leur maison.
Le groupe World Weather Attribution a découvert que, en raison des changements climatiques, les étés comme ceux qui ont conduit à la saison des incendies de forêt désastreuse au Québec sont au moins sept fois plus susceptibles de se reproduire.
Andrew Pershing espère que l’analyse routinière du temps chaud réalisée par Climate Central éveillera les consciences sur l’omniprésence des changements climatiques partout sur la planète.
À l’échelle mondiale, le rapport conclut que les effets les plus graves des changements climatiques frappent ceux qui y ont le moins contribué.
Dans 79 pays, les changements climatiques ont rendu la plupart des conditions météorologiques estivales trois fois plus probables, selon le rapport. Près des deux tiers de ces pays figuraient dans l’indice des Nations unies des pays les moins avancés et représentaient ensemble environ 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
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