La Société des femmes de Yellowknife critique l’évacuation des personnes vulnérables

Certains des résidents les plus vulnérables de Yellowknife se sont retrouvés à l’Athabasca Lodge, au nord de Fort McMurray, en Alberta, après avoir été évacués par avion des Territoires du Nord-Ouest. (Photo : Soe Share)

Durant l’évacuation de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, plusieurs personnes vulnérables ont été laissées à elles-mêmes dans les rues des grands centres du sud du pays, selon la Société des femmes de Yellowknife qui critique vivement le gouvernement territorial pour sa gestion de l’évacuation de sa clientèle.

La Société a publié cette semaine en ligne la chronologie de l’évacuation de ses clients. Le conseil d’administration, de son côté, a publié une lettre dans laquelle il présente ses excuses pour le chaos, le stress et la peur causés par l’évacuation.

Lindsay Debassige, membre du C. A., estime que le gouvernement territorial, qui a géré l’évacuation, n’a pas été à la hauteur pour répondre aux besoins de la clientèle de la Société, des femmes vulnérables et, dans certains cas, en situation d’itinérance.

«Le système a indéniablement échoué», dit-elle.

Selon l’organisme, des clients sont tombés entre les mailles du filet et se sont retrouvés sans appui dans les grandes villes de l’ouest du pays. La Société affirme aussi que deux personnes vulnérables sont mortes en Alberta d’une surdose. Certains clients ne sont toujours pas de retour, et deux personnes ont été portées disparues, selon la Société des femmes de Yellowknife.

«[Nous avons] reçu des appels de gens demandant de l’aide et [nous ne pouvions] pas les guider», dit la directrice adjointe par intérim, Zoe Share.

Lindsay Debassige et Zoe Share, de la Société des femmes de Yellowknife, disent que de nombreuses personnes se sont retrouvées sans le soutien dont elles avaient besoin. (Photo : Zoe Share et Lindsay Debassinge)

Obstacles et défis

La Société raconte que 47 de leurs clients les plus vulnérables ont pu être relogés dans un camp de travailleurs près de Fort McMurray, en Alberta, grâce à un financement de l’Administration des services de santé et es services sociaux des Territoires du Nord-Ouest.

Une bonne solution à prime abord, mais qui s’est avérée difficile.

La Société avait informé un employé de la compagnie propriétaire du camp que certains clients participent à un programme de consommation contrôlée d’alcool et de cannabis. L’information ne s’est toutefois pas rendue à la personne responsable du site, où la consommation n’est pas tolérée.

La seule infirmière accompagnant le groupe ne pouvait pas pratiquer en Alberta, et la Société a craint de devoir se passer de ses services. Cependant, une autorisation temporaire pour pratiquer en Alberta a pu être obtenue in extremis. Un autre défi a été de déterminer quels clients pourraient se rendre au site.

L’expérience vécue par d’autres clients de la Société a toutefois été beaucoup plus difficile. «On savait avant de quitter Yellowknife que plusieurs feraient face à des obstacles et à des défis», dit Lindsay Debassige.

Regrouper les gens vulnérables

Les demandes répétées de la Société de grouper ensemble les personnes en situation d’itinérance en Alberta sont restées lettre morte. La Société a aussi été confrontée à de la confusion et à des informations contradictoires sur l’évacuation, surtout pour les clients sans pièce d’identité, argent, moyen de transport ou articles de toilette.

«Nous avons des gens qui font face à des barrières à Yellowknife. Et nous les envoyons dans une grande ville, un environnement complètement nouveau. Ils ne connaissent pas les services ou les ressources disponibles», dit Lindsay Debassige.

Ils font face à des obstacles à cause de leur identité, parce qu’ils sont Autochtones, parce qu’ils sont en situation d’itinérance. Ils ont peut-être des problèmes de dépendance. Beaucoup de conditions étaient réunies contre ces personnes.

– Lindsay Debassige, membre du conseil d’administration, Société des femmes de Yellowknife

Selon la Société, certaines personnes se sont fait évincer de leur hôtel et ne pouvaient pas obtenir de repas, alors ils sont retrouvés dans des refuges d’urgence où ils ne se sont pas sentis en sécurité.

Par courriel, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a dit être au courant des problèmes soulevés par la Société des femmes de Yellowknife. «Le contenu couvre le mandat de nombreux départements du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, et une discussion et un examen approfondis de ces problèmes sont en cours», a indiqué le porte-parole Jack Miltenberger.

La Société, dans sa lettre ouverte, demande au gouvernement plus d’aide pour soutenir la population vulnérable, et davantage de logements subventionnés pour mettre fin à la crise de l’itinérance à Yellowknife.

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