Les bouleversements liés aux évacuations peuvent nuire à la santé mentale

Vue aérienne de l’incendie de forêt menaçant la région de Yellowknife le 17 août. (Radio-Canada)

Un centre d’aide aux personnes en détresse de Calgary indique qu’il reçoit un nombre beaucoup plus élevé d’appels à mesure que les personnes fuyant des incendies de forêt aux Territoires du Nord-Ouest arrivent dans la ville.

Le directeur des services cliniques du Distress Centre Calgary, David Kirby, explique que de nombreuses personnes évacuées s’inquiètent de leur avenir.

Jessica Pacunayen a récemment fait ses valises et quitté son domicile en raison des feux de forêt dans les Territoires du Nord-Ouest.

Cette habitante de Yellowknife raconte que la semaine dernière a été pour elle une véritable avalanche de stress. Entre le fait de ne pas savoir s’il fallait évacuer, celui de partir rapidement et de faire 18 heures de route jusqu’à Calgary, et celui de se retrouver dans un endroit auquel elle n’est pas habituée pour une durée indéterminée, Jessica dit qu’elle assimile encore tout ce qu’elle a traversé.

« C’est beaucoup. C’est accablant. Et selon votre réaction au stress, parfois immobilisant », explique-t-elle.

Des experts affirment que l’évacuation d’un feu de forêt peut avoir un impact important sur la santé mentale et certains, qui ont déjà été contraints d’évacuer par le passé, pourraient souffrir du syndrome de stress post-traumatique.

L’anxiété, la dépression, l’irritabilité, le manque de sommeil sont des réactions naturelles à un événement traumatisant, dit le directeur des services cliniques du Distress Centre Calgary, David Kirby. Si elles commencent à avoir un impact sur la capacité des gens à fonctionner, ils doivent demander une aide professionnelle.

« Beaucoup de ces choses ont tendance à se résorber au fur et à mesure que nos besoins sont satisfaits. Mais cela devient problématique lorsque ces symptômes durent plus d’un mois », dit-il.

L’importance du soutien communautaire

Le chef du département de psychiatrie de l’Université Dalhousie, à Halifax, le Dr Vincent Agyapong, a lui-même vécu cette expérience lorsqu’il a dû fuir les incendies à Fort McMurray, en 2016.

« Je peux imaginer les niveaux importants d’anxiété, de stress, d’irritabilité, d’incrédulité et de montée d’adrénaline que les gens peuvent ressentir à ce moment précis », mentionne-t-il.

Il a mené des recherches pour déterminer l’impact des évacuations sur la santé mentale.

« Nous avons constaté que les personnes qui ont déclaré avoir reçu un soutien absolu de leur famille, de leurs amis et des membres de la communauté étaient nettement moins susceptibles de subir des effets sur leur santé mentale, que ce soit à court ou à long terme », ajoute-t-il.

Selon le Dr Vincent Agyapong, il est très important que les communautés se rassemblent et se soutiennent mutuellement.

« Si vous connaissez quelqu’un qui vit cette expérience traumatisante, il est temps pour vous de décrocher votre téléphone. Si vous êtes en mesure de répondre à leurs besoins, leur bien-être psychologique s’en trouvera considérablement amélioré », précise-t-il. 

Exploiter les ressources disponibles

Le gouvernement de l’Alberta a également dressé une liste des services de soutien en matière de santé mentale et de toxicomanie à l’intention des personnes évacuées à la suite d’un incendie de forêt. En appelant ou en envoyant un message texte au 211, les personnes évacuées seront mises en contact avec le service d’aide le mieux adapté à leurs besoins.

La directrice principale des services de messagerie textuelle de Jeunesse, J’écoute, Gayle Browne, explique que l’évacuation peut être particulièrement difficile parce que les gens sont éloignés des ressources dont ils dépendent habituellement lorsqu’ils sont en situation de crise.

Elle dit qu’un outil spécifique sur leur site web aide les gens à trouver des ressources en santé mentale près de chez eux. Les jeunes qui ont des problèmes de santé mentale peuvent également s’adresser à Jeunesse, J’écoute 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en composant le 1 800 688-6868 ou en envoyant un message texte au 686868, indique Gayle Browne. Les adultes peuvent aussi envoyer un message texte au 74174.

Avec les informations de Karina Zapata

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