Il faut maintenir la fiabilité du réseau électrique, dit Énergie Yukon

La ferme solaire du village de la Première Nation Vuntut Gwitchin d’Old Crow représente un exemple pour le virage en énergie verte du Yukon. (Caleb Charlie)

Afin de justifier sa décision de demander une pause dans le programme de subventions pour l’installation de systèmes d’énergie renouvelable, Énergie Yukon dit qu’il est important de mieux étudier l’effet de l’excédent d’énergie solaire sur le réseau électrique.

Le programme de remise permet aux Yukonnais d’ajouter des panneaux solaires sur leurs maisons et d’envoyer l’excès d’énergie dans le réseau électrique du territoire.

Or, ce programme est tellement populaire qu’Énergie Yukon craint qu’il déstabilise le réseau électrique.

La société demande donc au gouvernement territorial de mettre en veilleuse le programme de remise au moins jusqu’au printemps prochain. Elle veut notamment avoir le temps d’étudier les effets de cet afflux d’électricité sur le réseau, surtout l’été, quand la production d’énergie solaire est à son apogée.

« Nous sommes très heureux de voir l’enthousiasme des gens », explique le vice-président des projets en ingénierie et immobilisations d’Énergie Yukon, Paul Murchison. « Mais nous avons constaté des problèmes de stabilité sur notre réseau en raison de l’adoption rapide [de ces systèmes de microréseau] et de la présence accrue de l’énergie solaire sur notre réseau. »

La production d’énergie solaire varie grandement l’été, selon la présence ou non de nuages. Or, selon M. Murchison, les génératrices hydroélectriques ou au diésel d’Énergie Yukon doivent rapidement prendre le relais, si la production d’énergie solaire baisse soudainement.

Paul Murchison est le vice-président des projets en ingénierie et immobilisations d’Énergie Yukon. (Radio-Canada/Claudiane Samson)

« Ces équipements doivent accélérer et ralentir. Mais, ce qu’on a commencé à remarquer, en ce qui a trait à la stabilité du réseau, c’est leur capacité à réagir rapidement », ajoute-t-il. « C’est pour cela que l’on a demandé au gouvernement territorial de mettre le programme sur pause. On doit s’assurer de pouvoir maintenir la fiabilité [du réseau] pour nos consommateurs. »

Aussi, si le réseau devient instable, des pannes peuvent survenir en raison de la présence de systèmes de protection. «Le système peut se déclencher pour éviter des dommages, non seulement dans les équipements résidentiels, mais aussi dans l’équipement électrique que nous avons dans notre système», indique-t-il.

Une solution : stocker l’énergie dans des batteries

Le projet d’usine de stockage dans des batteries, actuellement en construction, pourrait aider à soutenir la stabilité du réseau, mais ce n’est qu’une partie de la solution, comme le précise Paul Murchison.

Le projet, au coût de 35 millions de dollars, vise surtout à diminuer la dépendance au diésel durant les périodes de fortes demandes en hiver.

D’après Paul Murchison, le Yukon est assez unique par rapport à d’autres endroits où des microréseaux sont branchés sur le réseau, car la production d’énergie solaire et la demande d’électricité varient beaucoup entre l’été et l’hiver.

Le ministre de l’Énergie, John Streicker, décrit le projet de stockage d’énergie dans des batteries comme le « saint Graal » pour le Yukon, car il permettrait de tirer tous les bénéfices possibles de l’énergie solaire.

« Le solaire est bien, mais il est surtout disponible l’été. C’est à ce moment que nous avons beaucoup d’hydroélectricité, un excédent. Un jour, on trouvera une solution avec le stockage saisonnier et ce sera un tournant décisif pour le Yukon », dit-il.

L’Association canadienne de l’énergie renouvelable estime que les difficultés que connaît le Yukon ne sont pas uniques. La présidente de l’organisme, Vittoria Bellissmo, croit qu’il existe beaucoup de solutions.

Ainsi, elle suggère que la clientèle pourrait réduire sa consommation d’électricité quand le ciel est nuageux.

« Partout, les gens essaient de trouver des façons d’avoir recours à nos réseaux des ressources comme l’éolien ou le solaire, car ces formes d’énergie sont les plus abordables. On en a besoin », dit Vittoria Bellissmo.

Avec les informations de Mike Rudyk

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