Jeux d’hiver de l’Arctique : une première équipe de ski de fond aux couleurs du Nunavut

L’équipe de ski de fond du Nunavut se compose des jeunes Breton Didham, Igimaq Williamson Bathory, Callum Goddard et Gabriel Mossey, ainsi que de deux entraîneurs, Shannon Chartré et Benoit Havard. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

C’est la toute première fois qu’une équipe de ski de fond porte les couleurs du Nunavut aux Jeux d’hiver de l’Arctique. En plus d’être une fierté pour les jeunes, cela représente un véritable accomplissement pour les deux entraîneurs qui ont bâti le club de ski de fond, à Iqaluit.

L’ambiance est électrique à la zone de loisirs située près de Palmer, en Alaska, où se déroulent les compétitions de ski de fond. De nombreuses personnes sont venues encourager les athlètes. Une équipe sort toutefois du lot. Vêtus de leurs manteaux bleu, jaune et rouge, les membres de l’équipe du Nunavut attirent l’attention. C’est qu’ils sont nouvellement arrivés dans la compétition.

« C’est l’aboutissement de beaucoup de travail. Cela fait cinq ans qu’on travaille sur ça. Pas spécifiquement pour avoir une équipe, mais on a nos programmes de ski à l’école », explique Shannon Chartré, l’un des deux entraîneurs de l’équipe.

Shannon Chartré regarde la course avec deux athlètes de son équipe du Nunavut. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

L’équipe se compose de quatre jeunes d’Iqaluit, dont Breton Didham et Igimaq Williamson Bathory. Ce dernier se dit « très fier » d’en faire partie. « C’est excitant et je n’aurais jamais pensé pouvoir venir ici pour le ski avec aussi peu d’entraînement », dit-il.

« C’est tout simplement excitant d’être les premiers », ajoute son coéquipier Callum Goddard.

De son côté, Gabriel Mossey, qui fait aussi partie de l’équipe, note qu’il n’est pas toujours facile de faire du ski de fond au Nunavut. « Chez nous, on peut skier deux fois par semaine, mais on ne le fait pas beaucoup parce qu’il fait trop froid », indique-t-il.

Leur entraîneur Benoit Havard ne cache pas non plus sa fierté.

« Tous les jours, je leur dis qu’ils ont déjà gagné cette compétition parce qu’ils sont ici et qu’ils ont travaillé tellement fort. On y est parvenu », lance-t-il, la voix chargée d’émotion.

Benoit Havard est l’un des entraîneurs de l’équipe de ski de fond du Nunavut. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Surmonter les embûches pour développer le sport

Le chemin n’a toutefois pas été simple pour se rendre jusqu’aux Jeux d’hiver de l’Arctique. Il a d’abord fallu le dévouement de deux entraîneurs convaincus de la place du ski de fond au Nunavut.

« J’avais un rêve de faire du ski et d’amener les jeunes dans le sport, parce que je trouve que le sport, c’est fondamental pour trouver un bel équilibre de vie saine et de se faire des amis, surtout », dit l’entraîneur Benoit Havard.

Les deux entraîneurs ont d’abord bâti des programmes de ski de fond dans les écoles et encouragé les jeunes à faire du sport après les classes. Puis, une équipe s’est naturellement formée avec ceux qui étaient particulièrement motivés.

Shannon Chartré est l’un des entraîneurs de l’équipe de ski de fond du Nunavut. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

« On construit nos pistes à la main. Je te dirais que tout commence par les pistes. Au Nunavut, à Iqaluit, l’hiver est rigoureux, pas beaucoup de soleil. Décembre, janvier et février, on est dans du -30, -40, -50 degrés Celsius. Alors c’est beaucoup de travail à la main, on n’a pas de grosses machines, mais on a ce qu’il faut », raconte Shannon Chartré.

Deux conteneurs ont été assemblés et aménagés afin de former un chalet pour accueillir les jeunes et l’équipement.

« Il n’y a pas d’électricité, pas de service dedans, donc tout est à la mitaine, tout est à la main. C’est un travail ardu. Je ne pourrais pas le faire tout seul. Je le fais avec Benoit… Benoit ne pourrait pas le faire seul non plus », admet l’entraîneur.

De son côté, Benoit Havard est convaincu que le ski de fond a un avenir au Nunavut, d’autant plus que certaines années, la neige vient à manquer dans certaines régions du sud du pays.

« À Iqaluit, si on avait des canons à neige, un gros groomer, on pourrait commencer à skier au mois de septembre, skier le mois d’octobre, skier le mois de novembre », assure-t-il, en ajoutant que le reste de l’hiver pourrait être consacré à faire des compétitions à l’extérieur du territoire.

Puis, au printemps, lorsque les conditions sont à leur summum, la capitale pourrait accueillir des compétitions à son tour. Les jeunes auraient ainsi la possibilité de skier pendant la majeure partie de l’année.

« Moi, je vois un avenir incroyable pour le Nunavut au niveau du ski. Il faut juste s’adapter. Il faut juste comprendre et je pense que ça pourrait devenir une culture comme le hockey », dit Benoit Havard.

« On est ici pour de bon. On commence avec une petite équipe, on a quatre skieurs, mais on veut en amener plus. On a nos yeux sur le biathlon aussi. Le Nunavut a de grands chasseurs. Et le biathlon, tous les jeunes sont intéressés à faire ça, alors ce n’est que le début, je dirais », assure Shannon Chartré.

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