Échéances ratées pour la mine Eagle, le gouvernement du Yukon intervient

Le gouvernement du Yukon tient chaque semaine une conférence de presse depuis le déversement de cyanure à la mine Eagle à la fin du mois de juin. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

La minière Victoria Gold n’a pas été en mesure de suivre les échéanciers imposés par le gouvernement du Yukon dans sa gestion du glissement de terrain à la mine Eagle. Par conséquent, le gouvernement prend en charge une partie des opérations.

Victoria Gold avait jusqu’à jeudi pour construire une berme près de la zone du glissement de terrain afin d’offrir un accès sécuritaire à l’eau souterraine. Elle devait ensuite y installer des puits verticaux pour surveiller le taux de cyanure et procéder au pompage selon le besoin.

« Précisément, le gouvernement du Yukon intervient pour prendre en charge seulement les mesures relatives à la protection de l’environnement. Pour l’instant, nous ne prenons pas le site sous tutelle », indique la sous-ministre de l’Énergie et des Mines, Lauren Haney.

Il pourrait falloir jusqu’à deux semaines pour terminer la construction de la berme et commencer l’installation des puits verticaux.

L’objectif de la berme est « d’offrir une zone de travail sécuritaire pour anticiper la surveillance et l’interception des eaux souterraines dans les puits », mais elle ne créera pas nécessairement de zones sécuritaires ailleurs sur le site, souligne le sous-ministre adjoint de l’Énergie et des Mines, Stephen Mead.

« Chaque fois que des travaux doivent être effectués, notamment dans la zone du glissement de terrain où il y a encore un risque envisageable de défaillance de la plateforme de lixiviation en tas […], une évaluation supplémentaire devra être faite pour déterminer si c’est sécuritaire », explique-t-il.

Le gouvernement n’a pas été en mesure de spécifier le coût de cette opération, mais assure qu’il fera « tous les efforts nécessaires pour récupérer les coûts engendrés ».

La construction retardée par les feux de forêt

Les équipes mandatées par le gouvernement pour construire la berme sont prêtes à se rendre sur place, mais un feu de forêt entraîne actuellement la fermeture de la route qui mène au site.

« Il y a des risques de mauvaise visibilité avec la fumée dans la région et sur la route, et il y a des risques d’incendie aux abords de la route », explique l’agente d’information sur les feux Haley Ritchie, qui ajoute qu’il y a aussi un risque que des arbres tombent sur la route.

Entre-temps, il n’est pas possible d’analyser l’eau souterraine à cet endroit par mesure de sécurité, note le spécialiste des ressources aquatiques Tyler Williams.

« Nous n’avons pas été capables d’avoir accès aux puits des eaux souterraines ces deux dernières semaines […], alors il n’y a pas de nouveaux résultats concernant l’eau souterraine », dit-il.

Il explique que les eaux souterraines sont très variables. Certaines peuvent se déplacer lentement et vont nécessiter une surveillance dans les années à venir, alors que d’autres peuvent être plus rapides et refaire surface dans les environs de la mine.

Des échantillons d’eau sont pris quotidiennement sur le site de la mine et en amont du bassin versant. (Radio-Canada/Camille Vernet)

Une concentration de cyanure plus élevé

Tyler Williams assure que des échantillons d’eau sont pris quotidiennement autour du site de la mine et en amont. Ils sont analysés pour plusieurs types de contaminants et de métaux et pas seulement pour le cyanure.

« Ces dernières semaines, nous commençons à voir un changement dans les concentrations de contaminants détectés dans les échantillons d’eau. Entre les résultats qui proviennent des laboratoires d’analyse et les résultats des tests d’analyse sur le terrain, nous observons une augmentation du cyanure dans l’eau », dit-il.

Le médecin hygiéniste en chef du Yukon, le Dr Sudit Ranade, assure que les concentrations ne sont pas assez élevées pour être nocives pour l’être humain. Il mentionne qu’il n’y a pas de risques en ce moment pour l’eau potable, mais recommande toujours de ne pas boire l’eau des cours d’eau avoisinants.

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