Le gouvernement du Yukon prudent sur le futur de la lixiviation en tas au territoire

La mine d’or Eagle, appartenant à la minière Victoria Gold, est la plus grande mine d’or du Yukon. Selon le site web de la minière, environ 1 million de tonnes de minerai sont traitées chaque mois grâce à la technique de la lixiviation en tas. (Radio-Canada/Camille Vernet)

Après le déversement survenu dans une mine d’or au Yukon, le gouvernement du territoire remet en question la méthode d’extraction utilisée, alors que les résultats de l’enquête sur les causes entourant le glissement de terrain se font toujours attendre.

La minière Victoria Gold utilise la lixiviation en tas pour extraire l’or à sa mine Eagle. C’est une partie de cette plateforme qui s’est effondrée le mois dernier et qui a déversé 2 millions de tonnes de minerai contaminé hors de sa zone de confinement.

« Est-ce que la lixiviation en tas peut être sécuritaire? Maintenant, je ne sais pas… Il faut que l’on sache ce qui s’est passé cette fois-ci pour décider si l’on peut utiliser la lixiviation en tas à nouveau », indique le ministre de l’Énergie et des Mines du Yukon, John Streicker.

Le ministre de l’Énergie et des Mines du Yukon, John Streicker, ne cache pas que le dernier mois a été difficile avec la gestion du déversement à la mine Eagle. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Il attend ainsi les conclusions de l’enquête sur les causes du déversement avant de tirer un trait sur cette manière d’extraire l’or. Comme la stabilité de la pente n’est pas encore confirmée, les travailleurs ne peuvent s’y rendre pour enquêter.

« Si nous avions su qu’il y avait un risque de défaillance de la lixiviation en tas et qu’il y aurait du minerai concentré avec une solution de cyanure sur le sol nu, non, nous n’aurions jamais fait la mine. Quelque chose s’est visiblement mal passé », souligne le ministre.

Maintenant, il y a les risques qui continuent. Le risque de la sécurité des personnes, la sécurité de l’environnement.

John Streicker, ministre de l’Énergie et des Mines du Yukon

Il y a aussi de la frustration du côté de l’Office d’évaluation environnementale et socio-économique du Yukon (YESAB) qui avait analysé le projet de Victoria et donné son feu vert en 2013.

« J’entends beaucoup de frustration sur ce qui s’est passé, beaucoup de questions à savoir à quoi ça ressemblera pour la suite », explique le directeur général, Kent Bretzlaff.

Le directeur général de l’Office d’évaluation environnementale et socio-économique du Yukon (YESAB), Kent Bretzlaff. (Radio-Canada/Sarah Xenos))

Il ajoute que l’incident a aussi un impact sur la confiance du public envers le processus d’évaluation.

« Lorsqu’il y a de la confusion, une perte de confiance y est souvent associée. C’est pour ça que nous travaillons à être plus ouverts, à rencontrer le public et à expliquer ce que nous faisons », souligne-t-il.

Il précise que l’incident pourra être pris en considération dans les prochaines étapes de consultation concernant la demande d’expansion de la mine qui était en cours.

Le gouvernement du Yukon fera quant à lui une mise à jour de la situation à la mine Eagle vendredi matin.

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