Les T.N.-O. réfléchissent à des pistes pour faire du logement un droit fondamental

Le logement fait partie des quatre priorités de la 20e Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest. (Radio-Canada/Liny Lamberink)

Pour trouver des solutions à la crise du logement aux Territoires du Nord-Ouest, le Comité permanent des affaires sociales de l’Assemblée législative se penche sur les façons dont les politiques et les lois territoriales pourraient être modifiées pour reconnaître le logement comme étant un droit fondamental.

Le logement fait partie des quatre priorités de la 20e Assemblée législative. En mars, la députée du Dehcho, Sheryl Yakeleya, a déposé une motion visant à faire du logement un droit fondamental de la personne aux Territoires du Nord-Ouest.

Dans la foulée de cette motion, le Comité permanent des affaires sociales a entrepris ses travaux. Lundi, il a entendu Kristel Derkowski, qui fait sa maîtrise en design de l’environnement.

Elle a présenté une étude de cas dans une communauté éloignée, Fort Good Hope, où accéder à la propriété est très difficile en raison de l’absence de marché immobilier.

« Construire une maison de trois chambres dans une communauté sans marché immobilier, comme Fort Good Hope, peut coûter plus de 1 million de dollars, alors que la valeur de revente de cette maison est de moins de 200 000 $ », a donné comme exemple Kristel Derkowski.

Dans ces communautés, la majorité des gens vivent dans des logements sociaux appartenant à l’État.

Fort Good Hope a choisi dès les années 1970 de ne plus dépendre du gouvernement pour la construction de logements sociaux et de plutôt gérer son propre programme de construction de logements, avec la possibilité de louer avec option d’achat.

Récemment, la Société d’habitation de la communauté a reçu 15,2 millions de dollars du gouvernement fédéral pour construire une petite usine de fabrication de maisons modulaires, qui offrira à la fois une solution à la crise du logement et des occasions d’emploi.

Kristel Derkowski a proposé au Comité permanent de créer un modèle d’accession à la propriété dans les communautés sans marché immobilier.

Les gens qui vivent dans des logements sociaux ne se sentent pas nécessairement chez eux.

Kristel Derkowski, gestionnaire de la recherche et du développement pour Taylor Architecture Group

La crise du logement en milieu urbain

À Yellowknife, la pénurie de logements accentue le problème de l’itinérance. Son refuge est plein tous les soirs et un campement hébergeant une vingtaine de personnes a été installé au centre-ville de la capitale ces derniers jours.

Le directeur de l’Armée du Salut de Yellowknife, Tony Brushett, rencontrera les députés membres du Comité permanent vendredi. Selon lui, en milieu urbain, il faut bien plus qu’un toit pour offrir à la population itinérante de la stabilité.

D’après ses observations, seulement un tiers des bénéficiaires qui utilisent les services de son organisme pourraient emménager dans un logement et prendre soin d’eux-mêmes.

« Toute cette idée du logement comme droit fondamental doit être envisagée dans une perspective plus large que la seule nécessité de veiller à ce qu’il y ait une maison pour quelqu’un ou un logement pour quelqu’un », dit-il.

Il estime que les services appropriés doivent être mis en place pour accompagner les gens plus vulnérables, aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de dépendance.

« Ce serait super si quelqu’un pouvait construire 1000 logements supervisés dès maintenant, mais il faut que des services de soutien soient intégrés à ces logements », ajoute-t-il.

Solutions à court et à long terme

Avec l’arrivée des nuits froides d’ici un mois ou deux, Tony Brushett dit qu’il est urgent de trouver des solutions à court terme pour les personnes sans-abri qui dorment dans des tentes.

« Nous n’avons pas le luxe de bouger lentement en ce moment […]. Il faut travailler avec le gouvernement, trouver soit un emplacement temporaire, soit un autre refuge avec de l’espace », lance-t-il.

Tony Brushett croit qu’il faut aussi un plan à long terme, et que le gouvernement est à l’écoute. «Nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Nous travaillons sur un plan à plus long terme que nous espérons partager dans les semaines à venir », conclut-il.

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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