Nord canadien : le fédéral autorise Baffinland à augmenter sa production à certaines conditions

Une vue aérienne de la mine de fer Mary River, de Baffinland Iron Mines, qui pourra poursuivre sa production de 6 millions de tonnes d’ici la fin de l’année 2022. (Baffinland Iron Mine Corp.)
Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, a approuvé la demande temporaire de la mine de fer Mary River, de l’entreprise minière Baffinland, d’accroître sa production jusqu’à la fin de l’année en cours.

« Les autres ministres responsables et moi-même avons examiné attentivement le rapport [de la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions, NDLR] et avons décidé d’accepter la recommandation selon laquelle le projet de production de la mine Mary River doit être approuvé », indique dans une lettre le ministre Dan Vandal publiée mardi.

Toutefois, la lettre indique que la compagnie doit respecter les engagements pris d’un commun accord et les modifications proposées au projet par Baffinland et l’Association Qikiqtani Inuit (QIA) pour répondre à des répercussions environnementales.

Le ministre dit que cinq conditions du projet ont été ajoutées, soit l’amélioration des groupes de travail sur l’environnement terrestre et marin, les critères pour le début et la fin de la saison de navigation, l’établissement des voies d’accès des chasseurs, l’évaluation des effets de la poussière et l’établissement d’un programme pour définir les conditions à haut risque pour la dispersion de la poussière.

En outre, une foule d’autres conditions ont été modifiées et, pour garantir le suivi et le respect des engagements, un contrôleur de projet une tierce partie indépendante sera mis en place pour superviser leur mise en œuvre, indique la lettre.

Cette mesure a été acceptée par Baffinland et QIA.

La mine Mary River est située à environ 176 km au sud-ouest de la communauté de Pond Inlet, sur l’île de Baffin. (Radio-Canada)

« Nous nous attendons à ce que Baffinland respecte ces engagements, car ils font partie intégrante du succès du renouvellement de la proposition d’augmentation de la production de Mary River », peut-on lire dans la lettre du ministre Vandal.

Une demande de prolongation qui suscite des réactions

Selon le permis d’exploitation en vigueur, la mine Mary River est autorisée à produire jusqu’à 4,2 millions de tonnes chaque année. Toutefois, au cours des dernières années, Baffinland a obtenu des permissions temporaires afin d’accroître sa production annuelle jusqu’à 6 millions de tonnes.

La même demande a été formulée cette année.

La compagnie avait mentionné qu’elle pourrait cesser ses activités et licencier plus de 1000 employés, dont des centaines d’Inuit, si la permission temporaire n’était pas accordée.

L’approbation du ministre Vandal a été reçue près de deux semaines après le feu vert accordé par la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions.

Le 22 septembre, la Commission a dit : « Le risque d’effets environnementaux et socioéconomiques négatifs importants associés à la proposition peut être géré efficacement. »

La demande de prolongation du permis déposée cette année par Baffinland a suscité des réactions partagées de la part des résidents du Nunavut.

Le porte-parole de Baffinland, Peter Akman, a indiqué par écrit que la compagnie est heureuse de la décision du ministre Vandal, et que cette décision confirme « l’importance de Baffinland pour l’économie du Nunavut ». Il a ajouté que cette décision allait permettre de préserver l’emploi des employés de la compagnie.

Une autre décision du ministre Dan Vandal est attendue : celle de la phase 2 concernant le projet d’expansion de la mine Mary River. Il a annoncé, en juillet, qu’il avait besoin de 90 jours supplémentaires pour rendre sa décision. La Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions a recommandé au ministre de ne pas autoriser le projet d’expansion.

Dan Vandal a dit que sa décision sera rendue en temps opportun.

Peter Akman croit que la décision sera prise dans les prochains mois. Le porte-parole de Baffinland a aussi indiqué que la demande pour la deuxième phase du projet « répond aux préoccupations des Inuit ».

« Baffinland s’est engagé à faire une exploitation responsable et d’une manière qui protège l’environnement tout en créant une prospérité économique et en construisant des communautés plus fortes », a-t-il écrit.

Avec les informations d’Amy Tucker

Radio-Canada

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