Feux de forêt dans le Grand Nord canadien : des évacués arrivent à Yellowknife

Des évacués de Behchokǫ̀ sont arrivés au centre Multiplex, à Yellowknife, lundi soir. (Liny Lamberink/Radio-Canada)
Selon le gouvernement Tłı̨chǫ, 850 des 2000 résidents de Behchokǫ̀ sont arrivés à Yellowknife lundi soir après qu’un ordre d’évacuation les a forcés à quitter leur communauté.

Selon la dernière mise à jour des autorités, le feu a brûlé plus de 63 000 hectares juste au nord de la route 3 qui relie Behchokǫ̀ et Yellowknife, et se trouve à environ 24 kilomètres à l’est de la communauté.

Lundi soir, le centre Multiplex de Yellowknife s’est transformé en centre d’évacuation pour la deuxième fois cette année.

Leona Mantla-Reddad a fait la route vers Yellowknife dès que l’ordre d’évacuer a été lancé. Elle n’a pas perdu de temps et était prête à partir. « Il n’y avait pas beaucoup de trafic. Je suis partie tôt pour arriver avant tout le monde. »

Leona Mantla-Reddad a fait la route vers Yellowknife dès que l’ordre d’évacuer a été lancé, lundi soir. (Liny Lamberink/Radio-Canada)

Malgré son calme, elle décrit toutefois un voyage angoissant sur la route 3. « C’était effrayant, car il y avait des flammes qui montaient, et il faisait noir. Mais tout le monde est resté calme sur la route », dit-elle.

Une autre évacuée, Tracy Beaulieu, espérait ne pas avoir à quitter sa communauté. Quand la sirène a retenti, elle a pris ses pièces d’identité, une clé USB contenant des photos et les certificats de naissance des membres de la famille. Avec ses trois jeunes enfants, elle a embarqué dans un autobus scolaire pour se rendre à Yellowknife.

« Il faisait chaud à bord. Tout le monde devait baisser les vitres pour avoir de l’air, mais la fumée nous perturbait un peu », explique celle qui se sent dépassée par les événements. « Préparer les enfants, les sortir de la maison, ils ne voulaient pas partir. »

Tracy Beaulieu, rencontrée au centre Multiplex lundi soir, se sent dépassée par les événements. (Liny Lamberink/Radio-Canada)

Behchokǫ̀ est la cinquième communauté des T.N.-O. à devoir évacuer cette année en raison d’une saison des feux de forêt très intense, alimentée par la sécheresse et des records de chaleur.

En mai, les communautés de Hay River et de K’atl’odeeche ont été évacuées. Fin mai, c’était au tour des résidents de Sambaa K’e, suivis de la communauté de Wekweeti, à la fin juin.

Des temps incertains

La première ministre des T.N.-O., Caroline Cochrane, a accueilli les évacués à leur arrivée.

Nous ne savons pas ce qu’il va se passer avec la communauté. Pour l’instant, ça s’annonce mal.Caroline Cochrane, première ministre des Territoires du Nord-Ouest

« Je ne veux pas faire peur aux résidents, mais c’est sérieux, a-t-elle dit. Les feux de forêt ont brûlé plus d’un million d’hectares. Nous avons 125 feux actifs, et on en a eu 150 jusqu’à présent. »

La première ministre des T.N.-O., Caroline Cochrane, a accueilli les évacués à leur arrivée à Yellowknife lundi soir. (Liny Lamberink/Radio-Canada)

La communauté a des jours difficiles devant elle. Des vents forts sont attendus dans les deux prochains jours, qui pousseront le feu vers Behchokǫ̀.

« On va être sur place et on va travailler très fort pour protéger la communauté », indique Mike Westwick, agent d’information pour le gouvernement territorial.

Les équipes se préparaient lundi à faire du brûlage contrôlé à l’ouest du feu pour limiter sa progression vers la communauté, mais la fumée a empêché ces brûlages d’aller de l’avant comme prévu. Il ajoute que l’installation de gicleurs pour protéger les structures est en cours.

Le grand chef de la nation Tłı̨chǫ, Jackson Lafferty, a publié une déclaration sur les médias sociaux.

« Nous voulons rassurer tout le monde que la sécurité des résidents de Behchokǫ̀ est notre priorité. Être préparé et prendre soin des uns et des autres sont des valeurs Tłı̨chǫ qui vont nous soutenir en ces temps incertains », a-t-il déclaré.

Avec les informations de Francis Tessier-Burns, Shannon Scott et Liny Lamberink

Radio-Canada

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