Nord canadien : Ulukhaktok pourrait bientôt ouvrir un refuge pour femmes

Ulukhaktok est une communauté située sur l’île Victoria, aux Territoires du Nord-Ouest. Selon les données statistiques de 2021, 408 personnes vivent dans cette communauté établie sur les rives de l’océan Arctique. (Hilary Bird/Radio-Canada)
Deux organismes du Grand Nord recevront jusqu’à 972 000 $ d’Ottawa pour concevoir des programmes de lutte contre la violence fondée sur le sexe, y compris un projet de refuge pour femmes victimes de violence conjugale à Ulukhaktok, une communauté isolée de 408 personnes aux Territoires du Nord-Ouest.

Le gouvernement fédéral a octroyé cette somme tirée de l’enveloppe de 601,3 millions de dollars prévue dans le budget de 2021 pour soutenir les efforts destinés à mettre fin à la violence fondée sur le sexe.

Un des bénéficiaires de ce financement, la Tahiuqtit Women’s Society, entend utiliser cet argent pour entreprendre la création d’un lieu d’hébergement familial à Ulukhaktok.

Je veux pouvoir dire aux victimes [de violence conjugale] qu’elles n’ont pas à quitter la communauté, à quitter leur maison, à laisser leur emploi et leur école, ni à partir avec leurs enfants parce qu’elles fuient une situation de violence conjugale.Janine Harvey, directrice de la Tahiuqtit Women’s Society

Janine Harvey dit avoir beaucoup de gratitude pour le soutien que sa société a obtenu et que cet argent permettra d’accomplir beaucoup de choses dans la communauté.

Le centre de recherche en santé Qaujigiartiit, situé à Iqaluit, recevra lui aussi une partie de ce financement pour construire un centre de bien-être dans la capitale nunavoise.

« J’espère que nous aurons un endroit ici, à Ulukhaktok »

La Tahiuqtit Women’s Society a été formée au cours de l’été 2021. Plusieurs femmes se sont rassemblées pour trouver des façons de soutenir les victimes de violence fondée sur le sexe, explique Janine Harvey.

Janine Harvey est la directrice générale de la Tahiuqtiit Women’s Society. (Photo fournie par Janine Harvey)

« C’est vraiment difficile, ici à Ulukhaktok, parce que nous sommes une communauté accessible seulement par avion. L’accès aux programmes pour soutenir la santé et le bien-être de nos résidents comporte beaucoup d’obstacles », ajoute-t-elle.

La société compte huit administrateurs qui se désignent tous comme des Inuit. La directrice dit que le groupe a créé des cercles de couture et a commencé à distribuer des paniers de denrées alimentaires aux familles à faibles revenus grâce à de l’argent obtenu du Fonds anti-pauvreté des Territoires du Nord-Ouest.

Le groupe veut aussi créer des ateliers pour aider les femmes inuit à acquérir des compétences en emploi.

Toutefois, Janine Harvey précise que la vision au cœur du groupe consiste à construire un refuge.

« J’espère que nous aurons un endroit, ici à Ulukhaktok, où nous pourrons donner du soutien aux victimes et les défendre tout en respectant et en honorant nos valeurs inuit », dit-elle.

Créer un réseau de refuges inuit

Il y a cinq refuges pour victimes de violence conjugale aux Territoires du Nord-Ouest, notamment un à Tuktoyaktuk et un autre à Inuvik.

Janine Harvey n’a pas voulu donner de détails à propos du financement que son groupe recevra, mais elle a indiqué que cet argent servira à élaborer des politiques et des procédures pour lancer le projet de refuge ainsi que pour embaucher un gestionnaire de programme.

Elle a mentionné que son groupe espère créer un réseau de refuges avec d’autres communautés inuit.

« Je n’ai aucun doute que nous allons créer une vague et inciter d’autres communautés inuit à faire la même chose. C’est un grand besoin dans nos petites communautés partout dans le Nord. »

Avec les informations de Meaghan Brackenbury

Radio-Canada

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