Le Royaume-Uni souhaite dorénavant jouer un « rôle clé » dans l’Arctique
Londres a dévoilé jeudi son nouveau plan stratégique pour l’Arctique baptisé en anglais « Looking North ». Le pays souhaite ainsi accroître sa présence dans la région en proie à de graves tensions géopolitiques depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Une annonce qui survient dans un contexte tendu pour les nations circumpolaires. En raison de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux ont d’ailleurs gelé en mars 2022 leur coopération avec Moscou, qui préside pourtant l’organisation internationale.
Rappelons que le Conseil de l’Arctique se veut un forum intergouvernemental qui se compose de huit États arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie) et de six organisations internationales de peuples autochtones à titre de participants permanents. Son rôle est de discuter des questions d’environnement et de développement.
C’est justement pour répondre à ces nouveaux défis internationaux que le Royaume-Uni a décidé d’annoncer les grandes lignes de son nouveau plan pour l’Arctique, a déclaré par voie de communiqué Zac Goldsmith, ministre d’État chargé des régions polaires au ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement.
« L’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie l’année dernière a fondamentalement sapé la coopération pacifique et la faible tension qui caractérisent le Conseil de l’Arctique, composé de huit membres, et auquel le Royaume-Uni est un État observateur, depuis sa création en 1996. »
Changements climatiques et nouvelles voies maritimes
Le gouvernement britannique souhaite également établir des partenariats avec les pays de l’Arctique dans une flopée de domaines qui vont du commerce, à la coopération scientifique, en passant par la défense, la sécurité et la protection de l’environnement.
En matière d’environnement, M. Goldsmith a souligné que son pays – bien qu’il ne soit pas un État arctique, mais membre observateur –, était également touché par les changements dans la région en tant que voisin le plus proche.
« L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale, ce qui augmente le risque de conditions météorologiques extrêmes, d’inondations et de dégradation de l’environnement », a-t-il dit.
À ce titre, le ministre a assuré que la lutte contre les changements climatiques, l’arrêt de la perte de biodiversité et le respect des droits des communautés autochtones seront donc au cœur de la politique arctique du Royaume-Uni.
« Le Royaume-Uni s’engage aujourd’hui à jouer un rôle clé dans la promotion de la stabilité et de la prospérité dans l’Arctique, alors que les changements climatiques provoquent des bouleversements spectaculaires dans la région. »
Londres voit aussi dans l’Arctique de grandes occasions sur le plan économique. « La fonte de la glace de mer accroît l’intérêt et la concurrence géopolitiques dans la région, les pays explorant la possibilité de créer de nouvelles routes maritimes dans les eaux arctiques », ajoute le communiqué gouvernemental.
Le gouvernement britannique indique que son plan Looking North rassemble toutes ses politiques existantes relatives à l’Arctique qui s’appuie sur le fameux cadre britannique de 2018 Beyond the ice.
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