L’économie et la sécurité régionale à la conférence Arctic360 de Toronto
TORONTO – Tout juste un an après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la conférence Arctic360 qui se déroule pendant deux jours s’est officiellement ouverte jeudi avec une fois encore une grande absente : la Russie. Le rendez-vous annuel qui rassemble de nombreux acteurs du circumpolaire s’est tenu dans un contexte régional sous haute tension géopolitique.
Arctic360, groupe de réflexion dont les dirigeants sont en majorité autochtones, offre chaque année la chance d’entamer des discussions entre les gouvernements, les organisations autochtones et le secteur privé sur le développement dans l’Arctique.
Avec pour thème principal « Accélérer la coopération, l’innovation et les occasions », la quatrième édition réunit délégations et ambassadeurs des pays nordiques ainsi que de hauts responsables canadiens, groenlandais et américains.
À ce titre, les tables rondes réunissent plusieurs diplomates des pays nordiques comme les ambassadeurs au Canada de la Norvège, du Danemark, de la Finlande et de l’Islande. Mentionnons également la présence de Louis Crishock, haut responsable des États-Unis pour l’Arctique, de Kenneth Høeg, représentant du gouvernement du Groenland, et Heidi Kutz, responsable de l’Arctique pour le Canada.
La présence d’un ancien ministre canadien de la défense
Plusieurs thèmes cruciaux sont abordés, notamment les nouvelles formes de coopérations sécuritaires entre les États circumpolaires, alors que le Conseil de l’arctique demeure paralysé depuis la guerre en Ukraine. En raison de l’invasion des troupes russes, les pays occidentaux ont gelé en mars 2022 leur coopération avec Moscou, qui préside pourtant l’organisation internationale.
Rappelons que le Conseil de l’Arctique se veut un forum intergouvernemental de huit États arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie) et de six organisations internationales de peuples autochtones à titre de participants permanents. Son rôle est de discuter des questions d’environnement et de développement.
Au-delà de la crise internationale qui a des répercussions jusque dans l’Arctique, la conférence aborde des enjeux liés au développement économique dans la région. L’ambassadeur du Japon et de la Corée du Sud au Canada viennent expliquer les occasions d’affaires dans le cercle polaire de plus en plus accessible pour les nations asiatiques. Il est surtout question de voies maritimes et d’exploitation des ressources.
Pendant deux jours, Arctic3060 aborde une brochette de rencontres dans lesquelles les intervenants s’entretiennent sur plusieurs défis qui mettent en lien les besoins et réalités des communautés autochtones, notamment la création des chaînes d’approvisionnement au-dessus du 60e parallèle ou les besoins en infrastructures essentielles.
D’autres réflexions au menu : l’innovation en territoire arctique, l’entrepreneuriat chez les jeunes autochtones et la conciliation de l’exploitation des ressources avec la protection de l’environnement. Notons que l’ancien ministre de la Défense canadienne et membre de l’Association canadienne pour l’OTAN, David Collenette, fait partie du panel sur le renforcement de l’Arctique nord-américain.
La conférence Arctic360 se déroule les 22 et 23 février.
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