Le chef de la nation Mikisew menace de bannir les revendeurs de drogue de sa communauté

Le chef de la Première Nation crie Mikisew, Billy-Joe Tuccaro, veut protéger les membres de sa communauté contre les revendeurs de drogue. (RADIO-CANADA / FRANÇOIS JOLY)

La Première Nation crie Mikisew, dans le nord de l’Alberta, a adopté la ligne dure à l’égard des revendeurs de drogue avec un nouveau règlement qui permet au conseil de bande de les expulser de la communauté.

Avertissement : cet article aborde la question du suicide.

Le règlement adopté en février donne aussi à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) le droit de faire des perquisitions sur les terres de la Première Nation, dont les propriétés qui appartiennent au conseil de bande.

Le chef de la Première Nation, Billy-Joe Tuccaro, dit que le conseil de bande poursuivra sa collaboration avec la GRC pour faire respecter le règlement et compte également embaucher des gardes de sécurité pour appuyer les agents durant leurs patrouilles. « Assez parlé, c’est le temps d’agir. Si nous ne faisons rien, nous contribuons au problème », dit-il.

Il ajoute que les rejets toxiques du site d’extraction de sables bitumineux de la pétrolière Impériale ont contribué à la dégradation de la santé mentale des habitants de la communauté.

Au début de la semaine, la Première Nation crie Mikisew a déclaré l’état d’urgence locale en raison d’une augmentation du nombre de suicides et de tentatives de suicide. Billy-Joe Tuccaro dit que cinq membres de sa communauté se sont donné la mort ces derniers mois.

Dix autres ont essayé de s’enlever la vie rien que la semaine dernière. « Nous ne pouvons plus ignorer la réalité de la situation. » Selon lui, cette détresse mentale est exacerbée par la consommation de drogues.

« Beaucoup de ces personnes consomment du crack et de la méthamphétamine. Et c’est la descente qui les fait souffrir. Je crois vraiment que c’est l’origine du problème », confie Billy-Joe Tuccaro, qui a aussi demandé le soutien de la province et du fédéral.

La Première Nation crie Mikisew n’est pas la seule à lutter contre une crise de santé mentale. La Première Nation Athabaca Chipewyan tente aussi de trouver des solutions à long terme pour soutenir les membres qui souffrent de toxicomanie.

De nombreux membres de ces Premières Nations vivent à Fort Chipewyan, à plus de 280 kilomètres de Fort McMurray.

Allan Adam, le chef de la Première Nation Chipewyan Athabasca, est très inquiet pour sa communauté.
(RADIO-CANADA / GENEVIÈVE NORMAND)

Selon le chef de la Première Nation Athabaca Chipewyan, Allan Adam, les drogues dures telles que les opioïdes sont omniprésentes.

Le ministère des Services aux Autochtones du Canada a indiqué par écrit être très inquiet de la situation.

Des experts en santé mentale, dont des psychologues, ont été déployés cette semaine pour offrir l’aide nécessaire aux personnes qui ont, par exemple, des idées suicidaires.

Le ministre albertain des Relations avec les Autochtones, Rick Wilson, a le même sentiment d’inquiétude. Il promet de détacher des ressources pour aider les conseils de bande.

Samuel McDonald, qui travaille avec les jeunes de l’école secondaire de Fort Chipewyan, est touché par le profond désespoir de certains membres de sa communauté. « Les jeunes ne croient pas qu’ils ont un avenir. Donc, ils plongent dans l’alcoolisme ou la toxicomanie. »

Sa sœur a tenté de s’enlever la vie dans la maison familiale alors qu’il était présent. Il a attendu l’arrivée des ambulanciers à ses côtés. « Nos communautés sont brisées, il faut trouver une façon de redevenir soudés », conclut-il.

Avec des informations de Wallis Snowdon

Si vous pensez au suicide ou connaissez quelqu’un qui y pense, vous pouvez obtenir de l’aide dans tout le pays en appelant le Service canadien de prévention du suicide, au numéro gratuit 1 833 456-4566. Ce service est offert 24 heures sur 24. Vous pouvez également envoyer un message texte au 45645. Le service par textos est offert de 16 h à 24 h.

Si vous vous inquiétez pour votre santé mentale ou pour celle d’un proche, composez le 911.

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