La Norvège donne son feu vert à des projets pétro-gaziers d’une valeur de 17 G EU
Le gouvernement norvégien a donné son feu vert mercredi à 19 projets pétroliers et gaziers d’une valeur totale supérieure à 200 milliards de couronnes (23,1 milliards de dollars canadiens), une décision qui a hérissé les défenseurs de l’environnement.
« La réalisation de ces projets garantit les emplois, façonne les compétences et assure les bases de la poursuite d’un développement technologique qui sera décisif pour le développement d’autres activités telles que le captage et stockage du CO2, l’hydrogène, l’éolien en mer, l’exploitation marine et minérale », a indiqué le ministre du Pétrole et de l’Énergie, Terje Aasland.
« Les projets sont aussi une contribution importante à la sécurité énergétique de l’Europe », a-t-il souligné dans un communiqué.
Importante productrice d’hydrocarbures, la Norvège est devenue l’an dernier le premier fournisseur de gaz naturel du Vieux Continent à la place de la Russie, dont les livraisons se sont réduites dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Dopés par un allègement fiscal temporaire adopté pendant la pandémie, ces 19 projets prévoient la mise en exploitation de nouveaux gisements, l’extension de champs d’hydrocarbures existants et des investissements pour augmenter le taux de récupération d’hydrocarbures en mer du Nord et en mer de Norvège.
La plupart sont portés par les groupes norvégiens Equinor et Aker BP, l’allemand Wintershall Dea et l’autrichien OMV.
« En réalisant ces projets, nous garantissons une nouvelle production à compter de la deuxième moitié des années 2020 de manière à maintenir des livraisons norvégiennes élevées », a fait valoir M. Aasland.
Les organisations de défense de l’environnement ont fustigé cette décision, soulignant qu’elle allait à l’encontre de la transition verte et qu’elle freinerait le développement d’énergies renouvelables.
« Une journée triste pour le climat », a tweeté la cheffe de WWF Norvège, Karoline Andaur.
« Ce sont 200 milliards de couronnes investis pour renforcer la crise climatique et détruire notre avenir commun », a dit Halvard Haga Raavand de Greenpeace.
En 2021, l’Agence internationale de l’énergie préconisait de renoncer à tout nouveau site pétrolier ou gazier « au-delà des projets déjà engagés » pour atteindre en milieu de siècle la neutralité carbone et tenter de maîtriser le réchauffement climatique.