Erdogan soutiendra l’entrée de la Suède dans l’OTAN si l’UE rouvre les discussions avec la Turquie

Un grand écran de télévision dans le centre des médias sur le site du sommet de l’OTAN montre l’arrivée du président turc Recep Tayyip Erdogan à l’aéroport de Vilnius le 10 juillet. Le sommet réunit les chefs d’État des pays membres et partenaires de l’OTAN les 11 et 12 juillet afin de définir l’avenir de l’Alliance. La demande d’adhésion de la Suède et la guerre que mène la Russie en Ukraine sont les principaux sujets à l’ordre du jour. (Sean Gallup/Getty Images)

Ankara soutiendra l’adhésion de la Suède à l’OTAN si l’Union européenne rouvre les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, posant une condition nouvelle après 14 mois de blocage.

« Ouvrez d’abord la voie à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède, tout comme nous avons ouvert la voie à la Finlande », a déclaré M. Erdogan à la veille de l’ouverture du sommet annuel de l’OTAN à Vilnius.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a aussitôt réagi en objectant que la candidature de la Turquie à l’UE n’est « pas liée » à l’adhésion de la Suède à l’Alliance atlantique.

Les négociations entre la Turquie et l’UE sont à l’arrêt depuis plusieurs années. La Commission européenne avait estimé fin 2020 qu’elles étaient « au point mort » à cause des décisions contraires aux intérêts de l’UE prises par Ankara, notamment en matière des droits de la personne.

La Turquie a déposé sa candidature en 1987 à la Communauté économique européenne et en 1999 à l’Union européenne, mais les négociations d’adhésion à l’UE entamées en 2005 ont été plombées par une série de problèmes épineux et le manque d’entrain de pays clés de l’UE.

« Presque tous les membres de l’OTAN sont membres de l’UE. Je m’adresse à ces pays qui font attendre la Turquie depuis plus de 50 ans et je m’adresserai à eux à Vilnius », a lancé lundi le président turc avant de s’envoler vers la Lituanie.

« Notre nation a des attentes […] Nous sommes la Turquie, nous ne sommes pas un pays ordinaire », a-t-il insisté.

M. Erdogan avait déjà évoqué le sujet dimanche lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Joe Biden, avec qui il doit s’entretenir en tête-à-tête à Vilnius.

Le président turc a par ailleurs répété que le feu vert turc à l’entrée de la Suède dans l’OTAN dépend « de la réalisation des points inscrits dans l’accord tripartite » signé au sommet de l’Alliance à Madrid l’an dernier par la Turquie, la Suède et la Finlande.

M. Erdogan, qui doit s’entretenir lundi avec le premier ministre suédois Ulf Kristersson et avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, continue de reprocher à la Suède sa mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés sur son sol.

La Turquie est le dernier pays de l’OTAN avec la Hongrie à s’opposer à l’entrée de la Suède, en dépit des mesures prises par le pays scandinave, dont une réforme de sa Constitution et l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste.

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