Le gouvernement Tłı̨chǫ « inquiet » d’avoir perdu la trace de membres après l’évacuation
Le gouvernement Tłı̨chǫ affirme travailler d’arrache-pied pour retrouver les membres de sa Première Nation évacués aux quatre coins de l’Ouest canadien, la semaine dernière, en raison des feux de forêt aux Territoires du Nord-Ouest.
Le 16 août, un incendie de forêt a forcé l’évacuation de plus de 20 000 personnes, à Yellowknife, et dans les communautés voisines de Ndilǫ et de Dettah. Parmi eux figurent environ 900 membres tłı̨chǫ, selon le gouvernement de la Première Nation.
« C’est un véritable problème que nos propres membres aient été déplacés et, je suppose, dispersés en dehors de notre région sans que nous le sachions », a dit le grand chef tłı̨chǫ, Jackson Lafferty. « Maintenant, nous essayons de savoir exactement où ils se trouvent et de quels types de services ils disposent. »
« Nous sommes très inquiets pour nos citoyens tłı̨chǫ », a-t-il dit.
Selon le grand chef, de 50 à 60 citoyens tłı̨chǫ se sont inscrits en tant qu’évacués à Edmonton, tandis qu’entre 90 et 100 autres se sont inscrits à Calgary, mais quelques centaines d’autres sont portés disparus.
Jackson Lafferty déplore surtout que son gouvernement n’ait pas été informé des villes où seraient évacués les membres de la nation tłı̨chǫ.
« [Le gouvernement des T.N.-O.] n’a même pas envisagé de travailler avec nous pour identifier ces membres, ou pour voir si nous pouvions les envoyer à Whatì, Gamètì, Wekweètì ou Behchokǫ̀, à Rae. Nous sommes très déçus », a ajouté le grand chef.
Inquiétudes pour les personnes vulnérables
Jackson Lafferty s’est dit particulièrement inquiet pour les membres les plus vulnérables, dont les aînés qui ne sont pas accompagnés d’interprètes, les patients de l’hôpital territorial Stanton, à Yellowknife, les sans-abri et les enfants pris en charge par le système de protection à l’enfance.
La députée de Monfwi, la circonscription qui englobe la région tłı̨chǫ, Jane Weyallon Armstrong, a aussi exprimé son inquiétude au sujet des jeunes placés dans des familles d’accueil qui se retrouvent maintenant un peu partout dans l’ouest du pays.
« Nous savons que bon nombre de sans-abri, des personnes vulnérables qui ont été évacuées de Yellowknife, n’ont pas de pièce d’identité adéquate, pas d’argent. Et beaucoup d’entre eux sont aux prises avec des problèmes de toxicomanie et de santé mentale. Nous ne savons pas où ils se trouvent », a noté la députée.
« C’est un cauchemar. Et, en ce moment, beaucoup de familles sont inquiètes », a-t-elle dit.
La députée de Monfwi, Jane Weyallon Armstrong. (Radio-Canada/Mario de Ciccio)
L’identification de personnes sans-abri est un défi
Mardi soir, la première ministre ténoise Caroline Cochrane a assuré que son gouvernement faisait son possible pour identifier les personnes sans-abri et celles aux prises avec des dépendances parmi les évacués pour les ramener, éventuellement, au territoire.
Elle a toutefois admis qu’il s’agissait d’un « processus difficile ». « Nous allons devoir travailler avec des refuges privés dans le Sud, par l’intermédiaire du commissaire à la vie privée, parce que personne n’a demandé aux personnes évacuées : « Êtes-vous un sans-abri? » », a-t-elle indiqué.
Selon l’Administration des services de santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest (ASTNO), les patients de l’hôpital Stanton ont été transférés en Colombie-Britannique, et une ligne de soutien a été mise sur pied pour les membres de leurs familles qui cherchent à obtenir des informations à leur sujet.
Dans un échange de courriels, le porte-parole de l’ASTNO, David Maguire, affirme que l’administration retrace activement l’emplacement de tous les jeunes pris en charge et donne des mises à jour en cas de changement.
Il ajoute que des suivis quotidiens sont effectués avec tous les enfants pris en charge ainsi que les familles d’accueil et que l’ASTNO met en relation les jeunes pris en charge avec leur famille biologique autant que possible.
Avec des informations de Sidney Cohen