Arctique : « La menace est là », déclare la ministre canadienne des Affaires étrangères

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a décrit le président russe Vladimir Poutine comme un homme « imprévisible ». (Adrian Wyld/La Presse canadienne)
Invitée lundi à s’exprimer sur la guerre en Ukraine devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé que le Canada doit en faire davantage pour protéger l’Arctique, car la « menace est là ».

Pour la ministre, l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un changement dans la géopolitique mondiale, et la communauté internationale est en train d’en prendre conscience. « Quand on accepte qu’un pays envahisse un autre, c’est une menace importante pour tous les pays du monde », a-t-elle expliqué.

À ce titre, elle a ajouté quelques mots sur « l’imprévisibilité » du président russe. « Il y a un niveau d’irrationalité dans la façon de pensée de Vladimir Poutine qui est extrêmement inquiétante. »

Mme Joly dit avoir eu des discussions avec les Américains et tous les pays scandinaves afin d’élaborer une stratégie canadienne sur l’Arctique. « Je vais travailler avec la ministre de la Défense pour la modernisation de l’entente NORAD en ce qui concerne la sécurité dans l’Arctique », a-t-elle précisé.

Le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) organise régulièrement des exercices de défense aérienne dans l’Arctique. Les spécialistes dénoncent régulièrement la vétusté des installations militaires en particulier dans le Grand Nord canadien.

On doit utiliser tous les moyens à notre disposition pour mettre cette pression contre Vladimir Poutine et contre son régime, parce que l’invasion de l’Ukraine est une menace à la stabilité mondiale, mais on ne peut pas faire en sorte qu’il gagne la guerre. C’est une question existentielle pour le monde occidental.Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères

La ministre admet que les Forces armées du Canada doivent être mieux équipées. « J’ai eu des conversations avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, sur la sécurité de l’Arctique », a-t-elle précisé. « Je pense que l’on doit en faire plus. On doit équiper davantage nos militaires. On doit être prêts. »

Rappelons qu’en réaction à l’invasion de l’Ukraine, les sept pays nordiques (États-Unis, Canada, Norvège, Suède, Finlande, Danemark et Islande) se sont retirés, la semaine dernière, du Conseil de l’Arctique le temps d’une « pause ». Ironie du sort, l’organisme international qui est formé des huit nations entourant le pôle Nord est présidé par la Russie pour les deux prochaines années.

Le Conseil de l'Arctique en bref :

Le Conseil de l’Arctique a été créé à Ottawa en 1996 par la Déclaration d’Ottawa

Le Conseil vise à promouvoir le développement durable, à faire avancer la recherche scientifique, à protéger l’environnement arctique et à assurer le développement économique, social et culturel des communautés, y compris les nations autochtones.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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